Selon les informations exclusives de Libération, le groupe Bolloré a été redressé à hauteur de 1,5 milliard de FCfa à la suite d’un contrôle qui a révélé plusieurs cachotteries fiscales.
Libération est en mesure de révéler que le groupe Bolloré a été pris en flagrant délit fiscal par les Impôts et Domaines. En effet, plusieurs irrégularités ont été découvertes à la suite d’un contrôle initié par les services fiscaux. Et l’ardoise est un peu salée pour l’entreprise en cause puisque le Fisc lui a notifié un redressement à hauteur de 1,5 milliard de francs Cfa.
Une mauvaise affaire pour le groupe dont le fondateur est dans la tourmente en France. Après avoir passé deux jours en garde à vue dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, à Nanterre, Vincent Bolloré avait été mis en examen pour corruption d’agent public étranger, complicité d’abus de confiance et faux et usage de faux. En cause, plusieurs concessions obtenues dans des ports africains.
Il est juste à espérer que ce redressement ne connaisse pas la même suite que celle réservée à la Compagnie sucrière du Sénégal (CSS). Redressée à hauteur de 10 milliards de FCfa, la société a, comme il fallait s’y attendre, usé de l’influence du cercle de Jean Claude Mimran pour ne pas payer la totalité de cette ardoise à travers des pressions intenses sur les valeureux services fiscaux.
Il faut rappeler que Bolloré est en flagrant délit de violation du contrat qui le lie à l’État du Sénégal. Lorsqu’il décrochait, pour 25 ans, l’exploitation de Dakar Terminal, le groupe s’était engagé à ouvrir au privé national le capital de sa future société à hauteur de 20%. Un engagement qu’il n’a jamais respecté, sans doute parce que bénéficiant d’une impunité totale car la logique aurait voulu que le contrat soit dénoncé face à cette violation manifeste.