REBEUSS : 1 garde pénitentiaire pour 100 détenus

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Les misères carcérales sont bien à l’origine des émeutes telles qu’en a connu la Maison d’arrêt de Rebeuss, mardi dernier. Et le trafic de drogue, est de loin, le délit qui envoie en prison plus de 1500 sur 2000 détenus environ. Tel est le point de vue soutenu par Wally Bodj, surveillant de prison principal de classe exceptionnelle, aujourd’hui à la retraite.

Des prisons au bord de l’implosion

« Cette mutinerie, indique-t-il, était prévisible. Les prisons sénégalaises sont au bord de l’implosion. Qu’on se le tienne pour dit, nous sommes assis sur une poudrière », met en garde l’ancien surveillant de prison, qui liste les maux de l’administration pénitentiaire et les difficiles conditions de travail de ses agents.

Dans le quotidien Lobservateur de ce jeudi, il évoque, chiffres à l’appui, l’insuffisance du personnel au service des détenus de Rebeuss.

1 garde pénitentiaire pour 100 détenus

« Le ratio est qu’un garde pénitentiaire travaille pour 100 détenus. Nous avons donc un dépassement de plus de 5 000 détenus. Nous avions un effectif total de plus de 8 000 détenus, alors que la capacité d’accueil est de 3 883. Dans nos prisons, le danger porte, entre autres, sur le manque d’expérience des agents, la promiscuité, les difficiles conditions de vie, les misères carcérales, etc. Ce sont là autant de maux qui ont favorisé cette mutinerie », fait-il constater.

Le trafic de drogue, selon lui, reste le motif principal d’emprisonnement à Rebeuss. « Sur plus de 2 000 détenus, les 1 500 croupissent pour le délit de chanvre indien. La solution immédiate reste le vote d’une loi d’amnistie pour désengorger considérablement les prisons du Sénégal. Il urge aussi, préconise-t-il, de rehausser le niveau du concours des gardes pénitentiaires. Et plus important encore, c’est qu’il faudra mettre ces agents dans de meilleures conditions de travail ».

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