En titularisant Gareth Bale face au Barça, Zinedine Zidane s’est attiré les foudres des socios et de la presse madrilène. Mais avait-il vraiment le choix de ne pas le faire jouer ?
Zidane est en danger. Après avoir perdu son premier Clásico en tant qu’entraîneur du Real Madrid, la presse madrilène a déjà sorti la liste des futurs successeurs du Français sur le banc madrilène. Les quotidiens locaux aiment s’emballer et certains journalistes spéculent déjà sur un départ de Zinedine Zidane si ce dernier ne parvient pas à remporter la Liga ni la Ligue des Champions. Un peu précipité peut être, quand on sait que le Real compte un match de retard face au Barça et reste le favori selon les bookmakers pour soulever la Coupe aux grandes oreilles.
La titularisation de Bale ne passe pas
Ce que lui reprochent les observateurs madrilènes c’est d’aligner systématiquement la BBC dans les grands matchs et d’accorder une confiance quasi aveugle au Gallois. Pour le dernier Clásico, le numéro 11 du Real Madrid n’avait participé qu’à trois entraînements collectifs et a finalement rechuté à la 36ème minute. Zizou a toujours répété que la BBC était « inégociable » mais le choix d’aligner le Gallois face au Barça n’a pas été bien accueilli par les supporters madrilènes. Les socios auraient préféré que l’entraîneur français fasse confiance à Isco. Le milieu de terrain espagnol a brillé face à Gijón et au Bayern en l’absence du Gallois et apporte un jeu de liant qui fait du bien aux Madrilènes qui ont parfois un jeu trop direct. La titularisation de Bale dans le Clasico, sa rechute avant la mi-temps et la défaite des Merengue ont mis Zizou sur le banc des accusés.
Le précédent Ancelotti
Mais est-ce vraiment possible de ne pas titulariser Gareth Bale ? Dans son dernier livre, Carlo Ancelotti explique que deux épisodes ont précipité son départ de la Maison Blanche. Le premier : un rapport de l’UEFA sur les entraînements du Real qui a dévoilé que les Madrilènes s’entraînaient moins que d’autres cadors européens. « On venait de gagner 22 matchs à la suite mais nous avions perdu juste au moment de la publication de ce rapport. Le club m’a mis la pression (…) moi je pensais qu’il fallait en faire moins pour éviter la fatigue et les blessures. » raconte l’entraîneur italien. L’autre est directement lié à Gareth Bale. « Le directeur général m’a un jour appelé pour me dire que le président voulait me parler. Quand je suis arrivé à son bureau, il m’a dit que Bale l’avait appelé. Le 4 janvier je l’avais remplacé face à Valence. L’agent de Bale s’était plaint, il voulait que le Gallois joue au milieu de terrain. Le président m’a demandé ce que je voulais faire et j’a dit « rien ». À partir de ce jour-là ma relation n’a plus jamais été la même avec le président. »
Bale, un choix de Florentino Perez ?
À la lumière des extraits du dernier ouvrage de « Carletto », on peut légitimement se demander si la titularisation de Gareth Bale est un choix de Zinedine Zidane ou celui de Florentino Perez ? Les entraîneurs madrilènes savent à quel point les idées du président peuvent parfois peser lourd sur les murs de la Maison Blanche. José Mourinho n’a jamais caché non plus que Florentino Perez tirait parfois -un peu trop- les ficelles du club madrilène, le Portugais avait fait quelques déclarations chocs à un journaliste anglais. Le Special One avait notamment confié que Perez lui avait demandé de revenir au Real après Benitez pour faire le ménage dans l’effectif : « Le président m’aimait bien et voulait que je retourne au Real Madrid et fasse le ménage en virant des merdes comme Pepe, Casillas, Ramos, Marcelo… « . De là à dire que Bale est une demande expresse du big boss madrilène, peut être pas. D’autant que les médecins ont dû donner leur feu vert pour la titularisation du Gallois. Mais une chose est sûre, difficile de ne pas aligner un joueur qui a coûté 100 millions d’euros dans la rencontre la plus regardée de l’année.
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