Victimes des gangs des quartiers, règlement des comptes ou exécutions sommaires ? C’est la question que se posent les habitants de Kinshasa après la découverte dimanche matin de plusieurs corps sans vie dans la rivière Ndjili. Pour l’autorité municipale de Limete, ce genre de découverte est fréquent. La population y voit plutôt l’œuvre des gangs des quartiers.
Tous ces corps portaient des traces de violence : visages tuméfiés pour certains, un bras cassé pour l’un et des habits déchirés. Sur-le-champ, une famille a reconnu un de ses membres surnommé Junior. Un jeune homme de 22 ans qui, selon ses parents, habitait la commune de Lemba. Il avait disparu du toit paternel depuis le mercredi et dans ses poches ont été retrouvés un billet de 500 francs congolais et deux téléphones portables.
Alertés, les membres de l’ONG « Amour et Vérité » et des éléments de la Croix-Rouge de la RDC se sont rendus sur les lieux. C’est par leurs soins que les corps ont été transférés à la morgue de l’hôpital général Mama Yemo après les formalités de police. Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme s’est dit prêt à apporter son assistance au gouvernement pour enquêter sur l’origine et les conditions entourant la mort de ces personnes.
« Phénomène ordinaire », a cependant dit Douglas Nkulu, le bourgmestre de la commune de Limete. Selon lui, ce spectacle est régulier dans ce cours d’eau qui vient de la province du Kongo central, et qui charrie des cadavres humains et ceux des animaux. Mais certains habitants de Kinshasa pointent du doigt les Kuluna, ces gangs des quartiers dont on dénonce le retour en force dans la capitale.