Moins de 48 heures après une spectaculaire évasion de la prison de Makala, dans la capitale congolaise, plusieurs dizaines de détenus se sont échappés d’un autre établissement pénitencier à Kasangulu, au sud-ouest de Kinshasa dans la nuit de jeudi à vendredi.
« Sur les 74 détenus que comptait la vétuste prison de Kasangulu, 68 se sont évadés » vers 01h00 du matin, a déclaré à l’AFP Jean-Claude Vuemba, député de cette cité rurale de la province du Kongo-central située à environ 40 km au sud-ouest de la capitale. Seuls dix d’entre eux ont ensuite été « récupérés », a précisé l’élu qui a dénoncé les conditions de vie des détenus. « Ils n’ont pas à manger, les malades ne sont pas soignés ». Aucun mort ou blessé n’a été signalé.
Évasion massive à Makala
Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la police nationale a seulement indiqué que des enquêteurs avaient été envoyés de Kinshasa pour s’enquérir de la situation sur place. L’élu Jean-Claude Vuemba a par ailleurs appelé à ne pas dresser un parallèle trop rapide entre les évasions de Kinshasa et celles de Kasangulu. Mercredi matin avant l’aube, la prison centrale de Makala à Kinshasa, la plus grande du pays, a été attaquée dans des circonstances non élucidées, provoquant une évasion massive de détenus.
Alors que certaines sources évoquent la fuite de plus de 4 000 personnes, soit environ la moitié des effectifs (estimés à près de 7 000 détenus en 2015) de cette prison très largement surpeuplée, les autorités n’ont fourni aucun bilan sur cet incident dans lequel au moins huit personnes ont trouvé la mort, selon une source officielle.
Le gouvernement accuse le BDK
Le gouvernement a accusé les adeptes de Bundu Dia Kongo (BDK, « Royaume du Kongo » en kikongo), un mouvement politico-religieux sécessionniste, d’être responsables de l’assaut contre le pénitencier, qui a conduit à l’évasion de leur chef, Ne Muanda Nsemi. Député de Kinshasa, Ne Muanda Nsemi est originaire du Kongo-central. Son mouvement est accusé d’une série d’attaques contre des symboles et des représentants de l’État au début de l’année dans cette province.
Il avait été arrêté début mars après avoir appelé à un soulèvement contre le président Joseph Kabila, dont le mandat est échu depuis décembre, mais qui se maintient à son poste dans un climat de tension politique exacerbée par une recrudescences des troubles dans plusieurs provinces du pays.
source: jeune Afrique