Ils ont vécu un calvaire dans l’enfer Libyen. Eux, ce sont les migrants sénégalais qui viennent tout juste d’être rapatriés du pays de Kadhafi. Au nombre de 170, ils ont foulé le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor ce jeudi. Ils n’ont pas manqué, à leur arrivée, de raconter les souffrances qu’ils ont endurées dans ce pays.
«En Libye, à tout moment on peut t’attraper te tuer ou te cribler de balles. J’ai vu des gens qui ont été froidement assassinés», confie El hadji Ali, un des rapatriés. Originaire de Tambacounda, cet ancien étudiant de l’Université Cheikh Ata Diop dit avoir été emprisonné pendant 3 mois. Et pourtant, dit-il, aucune infraction ne lui a été reprochée. «Le jour où on m’a amené en prison m’a réveillé en plein sommeil. J’étais dans notre foyer», explique-t-il.
«Je suis arrivé en Libye au mois de janvier, mais malheureusement je n’ai pas pu travailler là-bas, j’avais quelqu’un qui finançait mon voyage. Ils n’aiment pas les noirs. A chaque fois ils veulent te tuer. S’ils te voient ils t’agressent ils te demandent de l’argent», explique le jeune tambacoundois. ElHadji confie aussi qu’en Libye, «les migrants sont très souvent capturé» et leurs proches rançonnés. «Les sénégalais sont nombreux là-bas. La prison est dure il faut qu’on leur vienne en aide», dit-il.
Daouda Dramé, âgé de 29 ans, fait partie des jeunes rapatriés. Lui aussi, a vécu un séjour difficile: «J’ai fait presque un an et demi en Libye. J’ai éprouvé beaucoup de difficultés pendant ce séjour libyen. C’est ce matin seulement, en revenant à Dakar, que je suis sorti de prison. Je n’ai jamais vécu en paix depuis que j’ai quitté le Sénégal», confie le jeune originaire de Sédhiou.
M. Dramé confie qu’«il y a chaque jour des agressions». Et la prison dans laquelle il fut détenu, de nombreux sénégalais y vivent actuellement en situation difficile, alerte-t-il : «J’ai laissé 80 sénégalais dans la prison que j’ai quitté. L’Etat du Sénégal doit faire des efforts pour leur venir en aide».
Auteur: Source : Sud Quotidien – EnquetePlus