Il risque fort d’y avoir des émeutes de l’électricité au Sénégal, si l’on y prend garde. Si le président Macky Sall avait réussi à stabiliser le coût de l’électricité, ce qui s’annonce en ce moment n’augure rien de bon pour l’économie locale, encore moins pour la stabilité du pays.
En effet, le président Macky Sall avait promis de maintenir la subvention à l’énergie devant les pressions de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement (Afd), qui exigent de l’Etat du Sénégal la suppression de la subvention de 80 milliards de nos francs au secteur de l’énergie. Toutefois, quelque chose semble avoir changé non dans le discours mais dans la pratique, étant donné qu’il n’y a toujours pas de hausse officielle du prix de l’électricité au Sénégal.
Et il y a des raisons de croire que la Senelec est en pleine révision de ses conditions tarifaires annoncées pour la période 2014-2016, comme promis, avec ces hausses abusives notées sur les factures d’électricité dans un pays où les usagers de l’électricité assistent, sans réaction, parfois impuissants, devant le sort des habitants de Grand-Dakar qui ont été les premières victimes à faire les frais de ces abus tarifaires de la part de Senelec.
C’est une lapalissade que de dire que le consommateur sénégalais ne va supporter ni aujourd’hui ni demain cette hausse telle que l’envisage la Senelec, qui a multiplié par 5 les factures dans certaines localités comme Grand-Dakar, ce qui devrait être généralisé dans les jours qui viennent, selon des responsables de la société d’électricité.
D’autre part, il semblerait aussi que l’objectif de Senelec à court et long terme n’est pas de maintenir cette hausse des factures dont le montant est multiplié par 5, mais de procéder plus tard à une baisse, en les multipliant par deux ou trois par exemple. Ce qui revient de manière implicite à faire accepter aux consommateurs, une hausse de fait sur des factures dont le montant passerait du simple au double. Sans mentionner le niveau zéro de la qualité du service du fait des délestages intempestifs et leurs lots de dommages sur l’économie locale, l’insécurité dans les quartiers et foyers plongés dans le noir, le matériel endommagé que Senelec ne remboursera pas, entre autres.
Qui donc pour arrêter la Senelec ?
Il faut amener le président Sall à respecter ses engagements vis-à-vis des usagers de l’électricité, des consommateurs. Car tout laisse croire que l’Etat laisse faire en toute complicité en cautionnant ces abus. Ce qui revient à dire d’une part, que la subvention à l’énergie reste maintenue, mais cela n’empêche pas la hausse vertigineuse des factures d’autre part, un discours incohérent, qui sonne faux.
Enfin, étant donné qu’au Sénégal les associations consuméristes restent plongées dans leur torpeur habituelle, il appartient à la société civile, qui promettait de barrer la route au Sénat, de prendre ce dossier en main et d’arrêter la Senelec, afin de prévenir des émeutes de l’électricité similaires à celles du 27 juin 2011.