De mémoire de journaliste, jamais rapport n’a été aussi démonté que celui que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a balancé sur la place publique et qui a trait à la corruption au Sénégal. Pourtant, ce n’est pas le premier rapport sur la question et certainement pas le dernier. Le Forum civil en publie chaque année, pour dire en gros les mêmes choses, épingler les mêmes corps socio-professionnels. Et si ce n’est pas suffisant, d’autres s’y mettent.
Dans sa livraison du vendredi, Al Kham de Vox populi rappelle par exemple qu’en janvier 2014, Jean-Michel Dufils, chef de mission de l’USAID reprenait une étude du Professeur Abdoulaye Seck de la FASEG qui soutenait que le coût économique global de la corruption pour le Sénégal est évalué à une perte de 307 milliards de FCFA entre 2007 et 2011. Juste pour dire que ce phénomène reste un long serpent de mer et pas seulement qu’au Sénégal.
C’est global à l’échelle mondiale, estime notre confrère qui s’interroge : qu’est-ce qui coince alors avec ce rapport de l’OFNAC ? La fiabilité du document et puis, ça doit être une des rares fois où un démembrement de l’Etat publie une chose aussi lourde sur les travers même du Sénégal et de son administration. Ça en fiche mal un coup pour l’Etat sénégalais. Mais bref ! On attendait bien l’OFNAC sur d’autres questions tout aussi brûlantes comme l’est le pétrole sénégalais avec tous les scandales qui sont dénoncés dans les signatures d’accords. En somme, d’autres rapports sur des dossiers bien plus précis et donc beaucoup moins généralistes.