Trois jours après l’humiliation vécue par le PSG en huitième de finale de la Ligue des Champions contre le FC Barcelone (6-1), Nasser Al-Khelaïfi a donné une interview au Parisien. Le président du club de la Capitale assure Unai Emery de son soutien et tient le cap quant au projet.
Il a mon soutien plein et entier
Nasser Al-Khelaïfi ne pouvait y échapper pour sa première sortie médiatique depuis le fiasco du PSG à Barcelone mercredi en huitième de finale retour de la Ligue des Champions (6-1). Le président parisien se devait d’évoquer le cas d’Unai Emery, de facto sur la sellette. Il s’est montré très clair : son entraîneur, sous contrat jusqu’en 2019 et dont il a encore vanté les qualités, n’est pas menacé. « Depuis son arrivée, Unai Emery travaille énormément chaque jour pour faire progresser cette équipe. Nous devons maintenant tirer tous les enseignements de cet échec et non pas réagir sous le coup de l’émotion. J’ai déjà eu de longues conversations avec le coach ces deux derniers jours. Unai a des qualités en lesquelles nous croyons. » Al-Khelaïfi a souhaité impliquer le technicien basque dans la réflexion à mener en vue de la saison prochaine, comme pour appuyer le fait qu’il en serait, et s’est moqué des analyses d’après-défaite. « Vous disiez tous que c’était le meilleur coach du monde après le match aller. Ce n’est pas devenu le plus nul après le match retour. Soyons sérieux.
»
Nous n’avons pas été à la hauteur de ce qui devait l’un des moments forts de notre projet
Animé par un « un mélange de tristesse et de colère », Al-Khelaïfi n’exonère personne au club de ses responsabilités après l’élimination. « Dans un tel échec, chacun a sa part de responsabilité, moi en tant que président, mais aussi les dirigeants du secteur sportif, le coach et bien sûr les joueurs. » A aucun moment le président parisien ne fait des cas individuels, Emery étant le seul qu’il nomme tout au long de l’entretien. S’il avait assuré mercredi ne pas vouloir réagir à chaud, Al-Khelaïfi conserve une ligne de communication fermée.
Ce serait très mal nous connaître que de penser que nous pouvons abandonner le projet après une lourde défaite
Tout le monde a encore en tête ce vœu formulé par Al-Khelaïfi au moment du rachat du PSG par QSI à l’été 2011 : « Nous voulons gagner la Ligue des Champions dans les cinq ans ». Au bout de la sixième saison, ce ne sera toujours pas le cas et l’impact du revers de mercredi pourrait avoir des conséquences durables sur le projet. Mais le président de la Fédération qatarienne de tennis garde le cap fixé : « Nous allons poursuivre nos efforts parce que nous croyons en nos ambitions et un résultat, aussi dur soit-il à vivre, ne nous fera pas dévier
. (…) Personne ne pourra nous enlever ce que nous avons fait de ce club depuis six ans, une nouvelle place forte sur la carte du football européen. Et cette confrontation avec Barcelone devra nous servir à nous rendre plus forts. »
Si nous estimons un jour que des changements s’imposent, nous les ferons
Al-Khelaïfi le certifie, il n’envisage pas pour le moment de bouleversements drastiques au sein de l’organigramme du PSG. « Un club de football ne se nourrit pas de changements permanents. La force d’un grand club, c’est de garder la tête froide et une unité dans les moments difficiles. » Il estime qu’il faudra attendre avant de recevoir les dividendes des ajustements effectués lors de la dernière intersaison : « Tout le travail accompli cette saison portera ses fruits, j’en suis convaincu. Nous avions décidé d’opérer des changements l’été dernier. Il faut un peu de temps que tout soit optimisé. »
Nous allons envoyer dès cet été des signaux forts qui montreront à quel point nos ambitions restent grandes
A deux reprises pendant l’interview, Al-Khelaïfi évoque le Mercato estival à venir. Comme s’il préparait un énorme coup, histoire d’asseoir la légitimité du PSG parmi les grandes puissances européennes autrement que par une place dans le dernier carré de la Ligue des Champions. Il désire rester sur la même ligne directrice que depuis le début du projet : « Recruter des grands joueurs reconnus et les grands joueurs de demain tout en s’appuyant sur une formation très performante. Encore récemment, l’arrivée de Draxler et l’éclosion de Kimpembe sont allées dans ce sens. »
Les grands joueurs ne jugent pas un club sur un seul match
L’échec monstrueux de mercredi pourrait avoir un effet collatéral : celui d’entamer l’aura du PSG et d’ouvrir la porte à un exode des joueurs déjà au club, tout en compliquant le recrutement de stars établies. Mais Al-Khelaïfi ne veut pas y croire. « Vous trouvez peu de clubs en Europe avec un pouvoir d’attraction aussi fort », reste-t-il convaincu. « Nos joueurs, les plus jeunes comme les plus expérimentés, savent à quel ils ont trouvé à Paris un club pour les faire grandir ainsi qu’une ville extraordinaire.
» Pour séduire de potentielles nouvelles recrues, il met en avant le « projet dans sa globalité », de la « grande équipe » à un « stade magnifique », en passant par « le meilleur centre d’entraînement du monde » dont il souhaite doter le quadruple champion de France en titre. « Un grand joueur sera toujours sensible à tout cela », conclut-il. Il faudra néanmoins une sacrée force de persuasion pour faire oublier que le PSG est, au moins sportivement, un club qui ne grandit plus depuis deux ans.