Le procès Khalifa Sall se poursuit devant le tribunal avec, ce vendredi, une intervention musclée de la part du procureur de la République. Celui-ci a malmené le Maire de Dakar, l’exhortant à « reconnaître ses torts » dans la « mauvaise gestion des fonds de la municipalité de Dakar ». Le procureur Serigne Bassirou Guèye a accusé Khalifa Sall d’avoir « délibérément commis du faux et d’avoir signé des mandats sur la base de fausses factures ». Le magistrat ne croyant pas un mot de sa version des faits, selon laquelle les fonds de la municipalité ont été gérés de manière transparente. « La production de fausses factures a entraîné l’établissement d’un ensemble de documents administratifs », a tonné le procureur, au terme d’un éprouvant après-midi de plaidoirie. Un grand silence avait plané quelques minutes plus tôt dans la salle d’audience, quand le maître des poursuites a déclaré : « À supposer que vous avez escroqué 1 milliard 800 pour construire des mosquées, vous tombez sous le coup de la loi ». Le procureur a, par ailleurs, expliqué comment il trouvait « très improbable » l’histoire racontée par le Maire de Dakar, qui parlait de l’existence de fonds politiques, faisant allusion à des bénéficiaires. « Les infractions sont constituées quelque soit la nature des fonds », explique le représentant du ministère public. Le procureur estime que « les fonds, qu’ils proviennent de Omar Boun Khatab ou quelqu’un d’autre, sont des deniers publics ». Revenant sur les versions du Maire de Dakar, qui dit qu’un président de la République l’avait sollicité, il, fulmine : « c’est insensé ». Le maître des poursuites a finalement été rappelé à l’ordre par la juge. « Veillez vous adresser au tribunal », recadre le juge de Khalifa Sall…