Le procès de l’affaire Sweet Beauty a pris fin et le parquet a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko et 5 ans contre Ndeye Khady Ndiaye pour complicité. Cependant, si le viol n’est pas établi, le parquet demande que soit retenue une autre infraction contre le leader de Pastef, à savoir la corruption de jeunesse.
Cette demande du parquet laisse penser qu’il n’est pas entièrement convaincu de la culpabilité de Ousmane Sonko. Ainsi, il chercherait à lui imputer d’autres infractions si le viol n’est pas retenu. Cette attitude du procureur suscite des doutes et ouvre une nouvelle brèche dans l’affaire.
L’avocat de Adji Sarr, Me El Hadj Diouf, ne comprend pas cette attitude du parquet et la considère comme inédite. Il estime que si le parquet n’est pas convaincu du viol, demander de retenir la corruption de jeunesse n’est pas rigoureux et soulève des interrogations sur les intentions du parquet. Il est important de souligner que, en matière pénale, le doute profite au prévenu en vertu du principe de présomption d’innocence. Bien que le juge ne soit pas lié par le doute émis par le parquet, cela devrait influencer grandement le verdict, étant donné qu’il émane du maître des poursuites.
La jurisprudence récente de l’affaire Sitor Ndour, où l’ancien directeur du Coud a été acquitté au bénéfice du doute, illustre le sort réservé au doute en matière pénale. Dans l’affaire Sweet Beauty, où presque tous les témoins ont disculpé Ousmane Sonko, un scénario similaire pourrait se produire, ce qui aurait sans aucun doute semé le doute chez le procureur. Le doute émis par le parquet soulage également Ndeye Khady Ndiaye, poursuivie pour complicité dans cette affaire. En fin de compte, les deux accusés seront fixés sur leur sort le 1er juin, date à laquelle le verdict sera rendu.