Inculpé en France dans l’affaire des biens mal acquis, Téodorin Obiang ne sera pas à son procès qui reprend ce lundi. Au centre du débat, l’impressionnant patrimoine à Paris du fils et dauphin du président de Guinée Equatoriale. Dans son hôtel particulier de 5000 m² avenue Foch, des fêtes monumentales avec filles à gogo, drogue et défilé de grosses voitures.
L’enquête française sur les biens mal acquis a démarrée en décembre 2010, menée par les magistrats instructeurs Roger Le Loire et René Grouman. L’objectif est de déterminer les conditions d’acquisition de multiples résidences et d’un patrimoine mobilier très important en France de plusieurs chefs d’Etat africains, dont Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale. il est soupçonné de recel, de blanchiment et de détournement de fonds publics étrangers, dans l’acquisition de ces biens. Une information judiciaire avait été ouverte en 2008 après la plainte déposée par l’ONG Transparency International France.
D’autres enquêtes sont en cours aux États-Unis ou plusieurs centaines de millions d’euros auraient aussi été placés par la famille Obiang.
Initialement programmé en janvier dernier, reporté à la demande de la défense, contre l’avis du Parquet national financier, le procès français de Teodoro Nguema Obiang qui reprend ce lundi 19 juin devant la 32e chambre du Tribunal correctionnel de Paris devrait s’achever le 6 juillet.
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En février 2012, des policiers avaient perquisitionné l’hôtel particulier de Teodoro Nguema Obiang Mangue à Paris. Ils avaient trouvé de véritables trésors dans cette demeure de plus de 101 pièces. Situé 42 avenue Foch dans le XVIe arrondissement de Paris, l’hôtel particulier de Teodorin Obiang comporte 6 étages pour 5000m². Après trois jours de travail pour la police française, il a fallu deux camions pour transporter toutes les pièces, le mobilier pourrait représenter environ 40M€, alors que l’hôtel particulier en lui même était estimé à 75M€ en 2012 et sans doute beaucoup plus aujourd’hui. Ces biens auraient été financés par « la Somagui Forestal, société forestière sous contrôle de Teodoro Nguema Obiang, ministre de l’Agriculture et des forêts qui est à l’origine des virements ». Saisie par les avocats de la Défense, la Cour internationale de Justice a reconnu en décembre 2016 la vocation diplomatique de l’immeuble, empêchant ainsi toute exécution de la saisie ordonnée quatre ans plus tôt par les juges tricolores.
« La République de Guinée équatoriale a saisi la plus haute juridiction mondiale afin d’interdire toute ingérence de la France dans les affaires équato-guinéennes et obliger la France à arrêter toutes les poursuites et toute enquête à l’encontre de ses plus hauts dignitaires », avait alors déclaré confié ce mercredi à l’AFP, Me Olivier Metzner.
En 2011 déjà, la perquisition des magistrats français du pôle financier avait permis la saisie de onze voitures, Bentley, Ferrari, Porsche, Maserati et autres Aston Martin (voir le détail de la saisie dans la vidéo ci-dessous).
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