Les dés sont jetés. Le maire de Dakar et ses proches se rendent à l’évidence : un procès est inévitable. Alors, autant se préparer du mieux possible pour ne pas se voir pris au dépourvu. Contrairement à l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade, qui avait décidé de se murer dans le silence lors de son procès devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Khalifa Sall, lui, aurait décidé de parler. Mieux ou pire, c’est selon, il promettrait de déballer grave.
Si jusque-là ses avocats se sont évertués à reconduire le même modus operandi que lors du procès de Wade-fils, il semble que l’édile de la capitale veuille prendre son destin en main. En effet, l’on ne sait si Karim Wade avait opté pour le silence pour ne pas se trahir ou si cela le laissait de marbre de se laisser mener à l’abattoir, mais il est toujours bien de pouvoir se défendre devant le monde entier. Ainsi, même si on parle de déballage, c’est toujours bien parce que l’opinion publique a besoin d’être édifiée.
Il ne sert à rien pour un prévenu de garder le silence comme moyen de défense, car, muet ou bavard, les juges se fonderont sur les faits et les éléments à charge ou à décharge pour donner leur verdict. Et si on peut se donner des circonstances atténuantes pourquoi rechigner ? Si cela ne marche pas, on aura au moins essayé.