Reprise du procès de Khalifa Sall : Idrissa Seck, Moustapha Niasse, Amadou Ba, Birima Mangara appelés à la barre
Le procès Khalifa Sall a repris ce matin, dans le tribunal de Dakar, plein à craquer. Il s’agit de la dernière comparution en date du Maire de Dakar dans ce très long feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias depuis plus d’un an.
Assis, face au juge Lamotte, l’édile est apparu calme. Lui qu’on avait connu très souvent dans cette attitude depuis l’ouverture de son procès n’a pas vraiment réagi en entendant l’appel des témoins.
Des pontes de la République, notamment Moustapha Niasse, président de l’assemblée nationale, Amadou Bâ, ministre des Finances ont été appelés à barre. Il sont présentés par la défense comme des bénéficiaires de fonds politiques de la Mairie de Dakar. Le leader de Rewmi, Idrissa Seck a, lui aussi, été appelé en sa qualité de témoin à décharge. Le clan Khalifa Sall est resté étonnamment sobre, comme s’il s’attendait à un verdict provenant des témoins cités.
Sur le banc des accusés, les co-prévenus de Khalifa Sall écoutent attentivement le président du tribunal qui a appelé le ministre du Budget, Birima Mangara et le premier adjoint au Maire de Dakar, Cheikhou Guèye, tous deux cités en qualité de témoin. Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye et ses deux substituts sont assis sur le banc du ministère public, pendant que le juge appelle ces témoins.
PROCÈS KHALIFA SALL LES MINUTES DE L’AUDIENCE: La lourde charge d’Idrissa Seck contre Macky Sall
Idy dénonce : « Un procès politique destiné à éliminer un adversaire politique »
Présent au tribunal dans le cadre du procès du maire de Dakar, Khalifa Sall, et ses 5 autres coaccusés, Idrissa Seck a soutenu que le Président de la République, Macky Sall, est « dans une logique d’éliminer ses potentiels adversaires à la prochaine présidentielle ». Il est en train, dit-il, « D’organiser la pénurie de candidats sérieux à la prochaine élection présidentielle face à lui-même.
Je pense que la chose sur laquelle nous devons tous nous arrêter, c’est de nous mobiliser pour que notre justice ne soit pas transformée en un instrument politique au service du Président de la République, qui choisit à la place du peuple sénégalais les candidats de l’opposition auxquels il aura à faire face à l’échéance 2019 », a confié le leader du parti politique Rewmi à la Rfm.
Selon l’ancien Premier ministre toujours, « toute son action est orientée vers ce but unique et toute notre mobilisation doit être orientée à faire échec à son projet. Donc, le procès auquel nous assistons est un procès politique destiné à éliminer un adversaire politique. Tout le reste n’a aucune espèce d’importance ». Les magistrats, invite-t-il, doivent prouver leur indépendance.
« Je pense que c’est une occasion exceptionnelle pour les magistrats en charge du dossier et en charge du procès d’envoyer à l’opinion nationale et internationale un signal extrêmement fort sur la volonté des acteurs de la justice de recouvrer leur indépendance et leur dignité », a conclu Idrissa Seck. Il faut rappeler que le procès de Khalifa Sall et Cie a repris ce mardi 23 janvier 2018, après avoir été renvoyé à deux reprises.
Auteur: Cheikhou AIDARA – Seneweb.com