Mardi, 18 juin 2019 : Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre et l’officier d’état civil Adama Thiam sont à la barre. Ce dernier est le prévenu principal dans cette affaire. Il est poursuivi pour faux et usage de faux dans un acte administratif. Quant à Abdoul Mbaye et Aminata Diack, ils sont tous deux, à la fois partie civile et prévenus. Ils se reprochent mutuellement du délit de complicité de faux et usage de faux et tentative d’escroquerie. Aminata Diack étant absente, c’est l’officier d’état civil Adama Thiam qui est appelé à s’expliquer sur le faux constaté dans le document de mariage de l’ex couple.
Selon ce dernier, le 26 mai 1994, il avait reçu, des mains du greffier en chef Hyacinthe Gomis, une ordonnance du tribunal départemental hors classe de Dakar pour la rectification de l’acte de mariage. « Quand j’ai reçu l’ordonnance, je n’ai fait qu’exécuter la décision du juge. J’ai mentionné dans l’acte que le régime communauté des biens sur lequel le couple Mbaye s’était marié en 1981 a été supprimé et remplacé par le régime de la séparation des biens. J’ai fait 40 ans de service à l’état civil et je n’avais jamais contesté les décisions d’un juge. Je n’ai pas fait du faux », a déclaré M. Thiam.
A en croire Adama, c’est en 2012, suite à l’introduction de la demande de divorce d’Abdoul Mbaye, que la présidente du tribunal départemental l’a appelé pour lui dire de remettre l’ancienne option car, le juge du tribunal départemental n’était pas compétent pour ordonner le changement de ce régime.
« Je n’ai jamais demandé à Aminata Diack de contribuer aux dépenses »
Pour sa part, Abdoul Mbaye a battu en brèche les faits qui lui sont reprochés. « Cela fait trois ans qu’on me poursuit pour complicité de faux et on ne m’a jamais présenté de documents attestant que j’aurais commis un tel faux. Je les ai réclamés mais on ne me les a jamais produits. Je n’ai pas encore entre les mains le document allégué de faux que j’aurais commis. Nul ne peut produire un écrit par lequel j’aurais essayé de soustraire à la dame Aminata Diack des biens, que ce soit des biens immobiliers ou des avoirs. Jamais je n’ai cherché à obtenir un franc de Madame Aminata Diack. Dans les liens du mariage, je ne lui ai jamais demandé de contribuer le moindre franc aux dépenses quotidiennes », a déclaré Abdoul Mbaye. Avant d’ajouter : « Les motifs pour lesquels je suis poursuivi devraient être soutenus par des pièces. On ne me les a jamais présentées. Peut-être, aujourd’hui, je pourrai avoir les documents ».
Revenant sur le changement du régime de communauté de biens initialement signé lors de son mariage au régime de séparation des biens, Abdoul Mbaye a fait savoir que son épouse et lui avait signé une requête conjointe adressée au tribunal départemental hors classe de Dakar. « J’ai déposé le dossier que nous avons signé ensemble. On a pris la décision après un consentement mutuel. C’est moi qui ai engagé la procédure parce que je voulais faire des investissements et je voulais protéger ces biens », a déclaré Abdoul Mbaye.
Il faut rappeler qu’en première instance, Abdoul Mbaye a été relaxé des faits de l’espèce.