La Cour d’appel de Dakar a partiellement infirmé la décision rendue en première instance dans l’affaire Barthélémy Toye Dias. Elle a condamné le maire de Mermoz-Sacré-Cœur à 3 mois fermes pour le délit de discrédit jeté sur une décision juridictionnelle dans des conditions de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice. Une peine qu’il a déjà purgée. En effet, le prévenu avait écopé, en avril dernier, devant le tribunal correctionnel de Dakar de 6 mois de prison en sus d’une amende de 100 000 FCFA pour la même infraction. Il a été relaxé pour les deux autres chefs de prévention, à savoir l’outrage à magistrat et l’appel à attroupement.
Il faut rappeler que devant la Cour d’appel, Barthélémy Dias avait déclaré : « J’ai toujours récusé toutes ces accusations. J’ai souhaité qu’on remette tout cela dans son contexte. Je n’ai cité aucun magistrat et ce, depuis l’enquête préliminaire. Pour l’appel à l’attroupement, poursuivre un acteur politique pour avoir tenu des propos pour demander à la population de descendre sur le terrain afin d’exercer un droit constitutionnel, c’est incompréhensible pour certains. Nous le confirmons Khalifa Sall sera notre candidat à l’élection présidentielle de 2019. J’ai exprimé un sentiment de mépris et de dégoût ». Avant de soutenir : « « Lorsqu’on a emprisonné Khalifa Sall, des citoyens se sont évanouis, certains ont pleuré et d’autres se sont exprimés par la parole. Moi, j’ai caricaturé les magistrats en les comparant à des prostituées. J’ai également dit que ce pays est une m… »
De son côté, le parquet a requis la confirmation de la peine prononcé par le premier juge. « Nous estimons que la décision rendue en première instance est conforme à la loi. Nous demandons à la cour de la confirmer. Les propos tenus par le prévenu sont injurieux et ils portent atteinte à la justice et à l’autorité de la justice. Si aujourd’hui on pouvait traiter ce barreau, de barreau de m… ou les institutions pénales, ce serait le chaos ». L’avocat général de poursuivre : « Le prévenu est engagé, mais il doit s’arrêter, car sa liberté s’arrête là où commence celle des autres Les faits qui lui sont reprochés n’ont pas été inventés. Je pense qu’il ignore la loi et nul ne devrait l’ignorer. Devant cette barre, il a continué à soutenir cet appel. Le premier juge a correctement appliqué la loi ». Quant aux avocats de Barthélémy Dias, ils avaient plaidé l’infirmation de la décision.