Journée accablante pour Cheikh Béthio Thioune et Cie dont le procès pour meurtre s’est ouvert depuis mardi. Jeudi, au troisième jour d’audience, c’est la mère de la victime Ababacar Diagne qui est venue témoigner.
Très émue et les mains tremblantes, Adja Penda Fall, la mère de Ababacar Diagne, une des victimes du double meurtre de Médinatoul Salam, a raconté le calvaire qu’elle et sa famille ont dû endurer à cause de la « dictature » de Cheikh Béthio Thioune : « Je n’arrivais plus à reconnaître mes propres enfants, des fanatiques du Cheikh ».
C’est la première fois qu’un des parents des victimes de Médinatoul Salam prend la parole devant la justice. Un témoignage très attendu… et accablant pour les accusés. « Les gens disent que la mort d’un fils prend deux à trois ans pour être digérée. Mais pour moi, il n’en est rien, et rien n’y fait… Découvrir ce qui est arrivé à mon fils Pape (Ababacar Diagne de son vrai nom), je ne le souhaite à aucun être humain. Cela nous a dévastés.
Au point où j’ai fini par avoir des cauchemars. Mon fils a été enterré vivant », a témoigné la maman de la victime en larmes.
« Quand je suis seule, je revis ces moments. Je replonge dans mon cauchemar. Nous avons souffert, et réclamons justice. Savoir que son fils a été tué de la sorte, froidement abattu et enterré avec ses habits dans une fosse commune, cela nous a dévastés », avoue Adja Penda Fall.
Pour la maman meurtrie, « il n’y a aucun doute, il y a bien eu meurtre et actes de barbarie » sur son fils ce soir-là. « Et Cheikh Béthio Thioune doit payer pour ce qu’il a fait. J’entends souvent les gens dire que Cheikh Béthio s’occupe bien de la famille de Ababacar Diagne. C’est archi faux! », a-t-elle répété à plusieurs reprises. Elle demande que « le droit soit dit » dans l’affaire du double meurtre qui a coûté la vie à son fils. « Nous avons confiance en la justice », a-t-elle assuré…