Depuis son arrivée au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) du Président Macky Sall est minée par nombre de problèmes qui ont pour noms : inaction, querelles de leadership et une forte crise interne. Au-delà de la problématique de la structuration qui suscite des débats dans le parti présidentiel, les attaques entre responsables font légion. Une situation « inconfortable » comprise par le commandant de bord qui poursuit ses recrutements pour gonfler les rangs de sa coalition.
En direction de la prochaine élection présidentielle, l’Alliance pour la République (Apr) ne semble pas englober des éléments convaincants pouvant réélire le Président Macky Sall. En effet, au-delà de la problématique de la structuration des rangs qui fait débat au plus haut sommet, cet appareil politique est en proie à de nombreuses difficultés. Elles ont pour noms : inaction de nombre de leaders, querelles et guerres intestine qui ont fini d’installer une crise interne.
Dans presque toutes les localités du pays, les principaux lieutenants du Président Macky Sall se regardent en chiens de faïence. Les exemples font légion. Pour preuves, lors du dernier Conseil des ministres décentralisé à Fatick, les principaux responsables, malgré une réconciliation de façade, ont permis de s’apercevoir de l’existence réelle de différentes tendances. Entre Matar Bâ, Mbagnick Ndiaye, Sitor Ndour, Cheikh Kanté, Aly Koto Ndiaye et bien d’autres, c’est loin d’être la paix des braves. Ce qui n’a pas été sans conséquences lors de l’accueil du président de la République et secrétaire général de l’Apr car, en vérité, les Fatikois ne sont pas sortis en masse pour saluer un fils du terroir, actuellement au sommet de la magistrature suprême.
Au niveau de la capitale, le constat est le même. Dans plusieurs communes, les responsables ne manquent pas de se tirer dessus ou de faire face à une base rebelle. Mbaye Ndiaye, directeur des structures de l’Apr, est contesté dans son fief des Parcelles Assainies, de même que Seydou Guèye au niveau de la Médina. Marième Badiane, présidente du mouvement national des femmes « apéristes », qui ne parle plus le même langage politique avec Ndèye Bineta Gassama à Mermoz-Sacré-Cœur, est en face d’un nombre incalculable d’adversaires chez les femmes de l’Apr. C’est le même constat à Guédiawaye, Mbao ou encore Keur Massar.
Si ce ne sont pas des querelles entre responsables, c’est la levée des boucliers chez les militants. Que dire de Ziguinchor, Mbacké et Kaolack ? Dans le Saloum, par exemple, les principales femmes responsables du parti au pouvoir ne partagent pas la même marmite politique. Entre Mariama Sarr, mairesse de cette localité du centre du Sénégal, Me Nafisatou Cissé et Awa Guèye, c’est à la guerre comme à la guerre.
Dans le Fouta, Farba Ngom, griot attitré du Président Macky Sall, ne joue pas le même tempo qu’Abou Lô. La liste est loin d’être exhaustive.
Cette situation est-elle imputable au Secrétaire général de l’Apr au point de pousser Moustapha Cissé Lô à sortir de ses gonds pour dire que leur parti ne marche pas comme il se doit ? En tout cas, il a dit que son mentor n’appelle le Secrétariat exécutif national (Sen) que pour s’entretenir avec ses membres pendant deux ou trois heures. A ce propos, le vice-président de l’Assemblée nationale a révélé que ce sont des comptes rendus où les gens ne disent pas ce qu’ils pensent.
En ce qui le concerne la Présidentielle, le candidat à sa propre réélection semble miser partiellement sur son appareil politique en poursuivant des recrutements tous azimuts dans les appareils politiques du Sénégal. Et à défaut de grossir les rangs de l’Apr, il gonfle le nombre de ses souteneurs au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar.
Libération