Un fait banal dans d’autres contrées défraie la chronique en Tunisie, on l’appelle « l’affaire du bisou ». La récente condamnation d’un Français et d’une Tunisienne pour « atteinte aux bonnes mœurs » et « outrage à un fonctionnaire » fait grand bruit. Le couple a été arrêté après une soirée en boîte de nuit, près de Tunis. Ils ont fait appel. Les internautes se mobilisent.
Des photos de baisers en signe de solidarité, un appel à une « manifestation de l’amour », une pétition… Sur internet c’est un déluge de protestations.
Ce devait pourtant être un week-end de détente pour le Franco-Algérien Nessim Ouadi. Ce trentenaire, cadre à Marseille, débarque le 29 septembre à Tunis. Il se rend directement prendre un verre, dans la ville de Gammarth avec son amie tunisienne.
C’est au retour que la police les arrête dans leur voiture garée le long de la route touristique. Le ton monte. Le 4 octobre, Nessim Ouadi est condamné à quatre mois et demi de prison ferme, trois mois pour sa compagne.
Conservatisme
Les deux accusés affirment qu’ils ne faisaient que discuter. La mère de Nessim Ouadi affirme qu’ils « étaient en train de s’embrasser ». Le ministère de l’Intérieur, lui, évoque un « acte sexuel ». Mais pour leur avocat, Ghazi Mrabet, le problème est ailleurs : il dénonce « un système où la police est confortée par une mentalité de plus en plus conservatrice ».