Les acteurs de la Microfinance sont aux anges suite à l’audience que le chef de l’Etat Macky Sall a accordée à l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Sénégal (APSFD-Sénégal). Et pour cause, le président de la République leur a promis un poste de conseiller parmi les prochains membres du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese). Il a également demandé à son gouvernement de prendre en charge leurs préoccupations.
Au Palais de la République pour remercier le chef de l’Etat par rapport aux progrès enregistrés par leur secteur ces dernières années et lui exprimer leurs doléances, les membres de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Sénégal (APSFD-Sénégal) ont quitté les lieux le sourire aux lèvres. Et pour cause, Macky Sall, après les avoir religieusement écouté, a pris la ferme décision de coopter un représentant des professionnels de la micro finance parmi les prochains membres du Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese). Une demande formulée par ses hôtes. En présence de la ministre de la Micro finance et de Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, le président de la République s’est fortement réjoui hier, pendant l’audience, de la qualité et de la profondeur des discussions qui lui ont permis d’écouter les acteurs du secteur de la Microfinance, et de recueillir leurs préoccupations.
Conscient du fait que cette rencontre est la première opportunité de ce genre dont bénéficie son association, le président de l’APSFD-Sénégal, Malick Diop ,a demandé que des allégements ou des suppressions soient apportés concernant «la fiscalité sur les refinancements, les opérations et les équipements digitaux ; le plafonnement des opérations envisagées par la nouvelle réglementation en cours de révision ; les cotisations au fonds régional de garantie des dépôts, qui renchérit le coût de la ressource domestique; le régime actuel des garanties OHADA qu’il faudrait aménager pour reconnaître d’autres suretés notamment en milieu rural et pour les acteurs du secteur informel». En dépit des progrès enregistrés par le secteur ces dernières années, il explique que les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) restent confrontés à des enjeux majeurs de transformation nécessitant une adaptation de notre environnement par nos pouvoirs publics. Malick Diop a également dit au locataire du Palais leur souhait de bénéficier du maintien des avantages de l’exonération de fiscalité octroyés à la Microfinance en ce qui concerne les opérations d’épargne et de crédit qui, avec les nouvelles approches de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID), sont remis en cause.
Plaidant pour le renforcement des structures d’encadrement des acteurs de l’informel, avec une meilleure capacitation et amélioration de la qualité de leurs interventions, il affirme que cela devrait permettre à terme, l’augmentation sensible du niveau de financement des SFD en direction des acteurs et la promotion de l’auto-emploi, notamment celui des jeunes. Saluant le «travail remarquable» de Zahra Iyane Thiam, il a aussi réclamé «des appuis institutionnels pour les SFD isolés, très proches des populations qui sont des initiatives solidaires et communautaires ayant un fort ancrage socio-économique dans leurs zones d’intervention particulièrement en milieu rural», la «mise en œuvre d’un programme national d’éducation financière et de protection des clients pour améliorer la capacité des populations à mieux ménager leurs revenus et avoir plus de confiance aux structures financières», et la «reconnaissance de l’association comme organisation d’utilité publique».
Satisfait de la qualité des interventions et de la présence de 50 dirigeants de SFD venus de toutes les régions du Sénégal, Macky Sall a instruit le ministère des Finances et du Budget, ainsi que celui de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en rapport avec la BCEAO, de lui faire des propositions dans les meilleurs délais, en ce qui concerne les allégements ou suppressions à apporter pour une meilleure qualité des services offerts aux bénéficiaires finaux. Idem pour la sollicitude à propos de la finalisation et la mise en œuvre de la phase 2 du Programme national d’Education Financière et de protection des clients membres. Sur la question spécifique de l’exonération des SFD relative aux opérations d’épargne et de crédit, le chef de l’Etat a estimé qu’elle est déjà consacrée par la réglementation en vigueur. Ainsi, il a demandé au ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo d’engager des concertations entre l’administration fiscale et l’APSFD afin d’aplanir les divergences d’interprétation et d’arrêter une doctrine consensuelle en la matière. Le chef de l’Etat a également précisé que par rapport au Fonds national de la microfinance (FONAMIF), des ressources exceptionnelles lui seront allouées. Cette dotation au Fonds de ressources additionnelles, lui permettra, dit-il, de jouer pleinement son rôle pilote d’accompagnement et de refinancement des SFD. Selon le président du FONAMIF, Amadou Boudia GUEYE ce Fonds va contribuer de façon effective à assurer la cohérence dans les interventions de l’Etat, par la mutualisation des ressources.
L’As