Ousmane Sonko devient l’ennemi principal du pouvoir et de l’opposition. Les déclarations des candidatures à la présidentielle de 2024 au sein de l’opposition montrent des fissures au sein de cette grande coalition qu’est Yewwi Askan Wi.
En l’espace de 8 mois, trois opposants ont officialisé leur candidature. Khalifa Sall, Ousmane Sonko et Malick Gakou. Khalifa Sall étant qualifié de plan B de Macky Sall et Malick Gakou considéré comme l’opposant qui parle en cachette au Chef de l’État, vont fragiliser Ousmane Sonko au sein de l’opposition. Ce dernier devient ainsi l’ennemi n°1 du pouvoir et de l’opposition. Sonko risque de retrouver en face de lui, le pouvoir et l’opposition réunie pour l’abattre…
Il faut barrer la route à Ousmane Sonko en 2024. La tête de file du Pastef qui a très tôt pris les devants en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, a déjà lancé sa campagne, en initiant une tournée qui va le mener partout, dans tous les coins et recoins du Sénégal. Du côté du pouvoir, tous les gestes, même les moindres de Ousmane Sonko, sont épiés. Ousmane Sonko est surveillé, et à chacune de ses déclarations, les militants et responsables de l’APR lui apportent la réplique. En attendant que le pouvoir trouve entre temps, la bonne formule pour le neutraliser pour de bon…
Mais, il y a aussi ceux qui sont ses alliés au sein de Yewwi Askan Wi. Eux aussi sont remontés contre le leader du Pastef. Pour eux, en annonçant prématurément sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko veut fragiliser leur coalition et leur forcer la main pour obtenir leur soutien. Ce qu’ils ne peuvent évidemment pas accepter.
Deux leaders de Yewwi Askan Wi ont eux aussi annoncé la couleur en présentant leur candidature en 2024. Ils ne feront pas de cadeau à Ousmane Sonko en 2024. Il s’agit de Khalifa Ababacar Sall et de Malick Gakou. L’ancien maire de Dakar a toujours manifesté son désir de devenir prochain Président de la République du Sénégal, après Macky Sall. Justement, l’on prête à ce dernier s’il ne s’aligne pas en 2024, de faire de Khalifa Sall, son plan B pour barrer la route à Ousmane Sonko.
Le principal lieutenant de Khalifa Ababacar Sall au sein de Taxaawu Sénégal, Barthélémy Dias martèle à qui veut l’entendre que l’élection présidentielle de 2024 ne se tiendra pas sans son mentor. Khalifa Sall inspire la confiance auprès d’autres leaders de Yewwi Askan Wi qui préfèrent mieux lui apporter leur soutien plutôt qu’à Ousmane Sonko. Khalifa Sall présente donc tous les atouts de celui qui, au sein de Yewwi Askan Wi va faire obstacle à Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de 2024.
Quant à Malick Gakou, sa formation politique le Grand parti a tenu une grande manifestation ce week-end pour l’investir officiellement candidat à l’élection présidentielle de 2024.
Malick Gakou a même tenu ces propos, après son investiture : « A partir de février 2024, je serai le 5e président du Sénégal. Le prochain président du Sénégal en 2024 s’appellera Malick Gakou ». Et de poursuivre : « Les Sénégalais me connaissent et je connais les Sénégalais. Je connais leurs attentes qui concernent la prise en charge de l’emploi des jeunes, la lutte contre la précarité, le développement économique et social, le développement industriel du pays… Nous allons faire de l’agriculture le moteur de la croissance inclusive du Sénégal. Il nous faut un leadership nouveau et une ambition nouvelle au service de la cause nationale ».
A Yewwi Askan Wi, Malick Gakou est loin d’être seul dans sa candidature pour 2024. Un des responsables de cette coalition, le maire de Guédiawaye déclare déjà rouler pour lui pour cette élection présidentielle. Présent au cours de cette cérémonie d’investiture, Ahmed Aïdara n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Malick Gakou pour l’appui qu’il apporte aux populations de Guédiawaye. Ahmed Aïdara rappelle tout ce que Malick Gakou a fait pour qu’il devienne maire de Guédiawaye et député à l’Assemblée nationale. Une chose est certaine, ce n’est pas lui qui va lâcher Malick Gakou pour Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko est en train donc de s’isoler dans l’opposition, et sera bien seul en 2024.