Ancien conseiller de Karim Wade, Cheikh Diallo croit savoir que l’Intelligence artificielle (IA) peut bel et bien remplacer dans le futur les consultants et conseillers politiques. La preuve, à travers son cabinet de conseils, le fondateur de l’École d’art oratoire (EAO) a soumis huit candidats potentiels à la présidentielle de 2024 à l’avis de ChatGPT, cette plateforme de chat qui utilise l’IA «pour comprendre et interpréter les requêtes des utilisateurs puis générer des réponses pertinentes».
Il s’agit de Macky Sall, le président sortant, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Karim Wade, Khalifa Sall, Mimi Touré, le Premier ministre Amadou Ba et Bougane Guèye Dany. Cheikh Diallo a restitué les résultats de l’étude de ChatGPT dans les colonnes de Source A. Les algorithmes ont classé les concernés en opposant leurs forces et leurs faiblesses.
À Macky Sall «la prime au sortant». Le bilan économique, les infrastructures, la stabilité du pays par rapport à ses voisins et une diplomatie rayonnante. Au chapitre des faiblesses du chef de l’État, Cheikh Diallo rapporte que ChatGPT a décelé les violations (supposées ou réelles) des libertés individuelles, la mal gouvernance et la corruption, l’usure du pouvoir et la question du troisième mandat.
Justement sur cette question, le suspense demeure. «Indéchiffrable Macky Sall, avec lui il ne faut jurer de rien, avertit Cheikh Diallo. Même son épouse ne sait pas s’il sera candidat ou non. Pourtant un faisceau d’indices généré par ChatGPT l’inscrit en tête.»
Idrissa Seck, lui, peut se targuer, d’après l’IA, d’avoir une grande expérience dans la gestion des affaires de l’État, un leadership politique affirmé et un grande ténacité. Mais le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), ancien Premier ministre et directeur de cabinet de Wade, risque d’être plombé, selon ChatGPT, par ses échecs aux dernières présidentielles (2007, 2012 et 2019) et son manque de constance dans ses choix politiques.
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Les algorithmes prêtent à Ousmane Sonko une ligne politique claire et une intégrité irréprochable. Ce sont ses principales forces, selon ChatGPT. Lequel estime qu’il peut également capitaliser sur sa jeunesse et son énergie, la capacité de mobilisation de son parti (Pastef). En revanche, sa candidature risque de pâtir de ses déboires judiciaires et de son manque d’expérience dans la gestion des affaires de l’État. Sans compter ses «erreurs stratégiques de communication» pointées par l’étude réalisée par le cabinet de Cheikh Diallo.
La même source estime que Karim Wade, pour sa part, peut compter sur son héritage politique en tant que fils et ancien ministre de Wade dont il est le numéro 2 au PDS. Son expérience gouvernementale constitue également un atout tout comme son réseau international. Son principal écueil : son inélligibilité, établie après sa condamnation dans le cadre du procès des biens mal acquis.
Expérience politique, ancrage dans les collectivités territoriales et au fait des questions sociales : Khalifa Sall peut capitaliser sur ces forces. Mais comme Karim Wade, il traine un gros boulet : il a perdu ses droits civiques à la suite de sa condamnation dans l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. Sans compter son déficit d’ancrage national.
ChatGPT a disséqué également les profils de Amadou Ba, Mimi Touré et Bougane Guèye Dany. Chacun présentant quelques points forts, mais également des points faibles susceptibles de chahuter son éventuelle candidature pour la succession de Macky Sall.