Dans le rejet de sa candidature, trois éléments clés ont perdu l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall : Le rapport de l’IGE, la levée de son immunité parlementaire, sa condamnation à 5 ans de prison et le rejet de son appel.
1er acte : le rapport de l’Ige
Tout est partit du rapport de l’Inspection général d’État. Khalifa Sall, le maire de Dakar a été épinglé. Il a été mis en cause pour 1,8 milliard de francs CFA dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Il n’était pas le seul, le rapport de l’Ige a aussi épinglé des maires de l’Apr. «Il y a des maires qui sont passés en conseil de discipline budgétaire à la Cour des comptes. Ceux qui devaient rembourser l’ont fait, mais, ils n’étaient pas poursuivis pour plus d’un milliard», avait déclaré le ministre Mbaye Niang.
Ce, avec comme chefs d’inculpation retenus « d’escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux». Les délits sont antérieurs à son élection le 30 juillet dernier en tant que tête de liste de la troisième coalition issue des dernières législatives.
2e acte : Levée de l’immunité parlementaire
En décembre 2017, 125 députés contre 27 ont voté le rapport de la commission parlementaire ad hoc préconisant la levée de l’immunité du maire de Dakar, en prison depuis mars.
Maire de Dakar depuis 2009, Khalifa Sall est mis en cause pour des malversations présumées portant sur 1,8 milliard de francs CFA dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Après un long feuilleton juridico-politique, l’Assemblée nationale sénégalaise a finalement levé son immunité parlementaire. Il a été emprisonné depuis mars et élu député en juillet, ouvrant la voie à un procès pour détournement de fonds publics de cet opposant au président Macky Sall.Publicité
Cette décision a ouvert la voie à un procès où il a comparu pour s’expliquer sur les accusations de dépenses «non justifiées». Il a tout nié en bloc en même temps que ses avocats.
3e acte : Condamnation à 5 ans de prison
Au terme d’un procès qui aura duré près de deux mois et demi, Khalifa Ababacar Sall, député et maire de Dakar, a été condamné en mars 2017, à 5 ans de prison ferme dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de la capitale sénégalaise. Ses avocats entendent faire appel de la décision. Après avoir rejeté toutes les exceptions soulevées par la défense, le tribunal l’a en effet condamné à une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende pénale de 5 millions francs CFA, sans dommages et intérêts. «Nous allons faire appel de ce jugement», avait déclaré Me Seydou Diagne, l’un des avocats de Khalifa Sall.
4e acte : L’Appel rejeté
Poursuivi dans l’affaire de la caisse d’avance de la municipalité de Dakar, Khalifa Sall a été condamné le 30 août, en appel, à cinq années de prison ferme. Ses avocats ont déposé dans la foulée un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. En cas de condamnation définitive par celle-ci avant le 19 janvier 2019, l’édile ne pourrait pas concourir à l’élection présidentielle, prévue en février prochain.
D’ailleurs, sa candidature a été rejetée par le conseil constitutionnel.
Ces étapes dans la procédure judiciaire de Khalifa Sall lui ont empêché d’être candidat à la présidentielle de 2019.