Au téléphone de senego, l’analyste politique Momar Diongue est revenu sur la déclaration de candidature de Alioune Badara Cissé, médiateur de la république et en même temps membre de la coalition BBY. Selon lui, seul trois (3) facteurs peuvent l’expliquer.
Premièrement, l’analyste politique évoque la nature du mandat de médiateur de la république qui est de 6 ans. D’après lui, il est non renouvelable et non révocable. Et c’est la raison pour laquelle, A-B-C affiche une liberté de ton sans craindre une sanction de la part du président de la république qui ne peut pas l’enlever de son poste par décret.
« Je crois que s’il n’avait pas cette garantie, il n’aurait pas affiché ouvertement une candidature. Ensuite, il sait qu’au terme de son mandat, il n’est plus dans les tablettes du président Macky Sall en cas de réélection en 2019. Il a fait un risque très calculé en ayant, dans sa tète qu’il n’y a plus rien à perdre avec le président Macky Sall« , explique -t-il
Le second facteur, pour Momar Diongue est un « différend très profond qui, politiquement oppose le Président et Aliou Badara Cissé« . Selon lui , A-B-C a eu à dire une fois qu’il était le géniteur de l’Alliance pour la République (APR). Ce qui n’est pas faut parce qu’il a été un très proche collaborateur du président de la république en étant son directeur de cabinet lorsqu’il était premier ministre et président de l’Assemblée Nationale.
« Quand le président a eu à sortir du parti démocratique Sénégalais (PDS) en 2008, c’est Alioune Badara Cissé qui a encouragé Macky Sall à créer l’APR« , a-t-il rappelé. Donc, fait-il comprendre, « c’est quelqu’un qui prévaut d’une légitimité historique qu’aucune autre personne n’a au sein de l’APR, en dehors de Macky Sall. Ensuite, quand l’APR venait au pouvoir, il était le coordonnateur nationale« .
Toujours dans la même dynamique, il soutient que Aloune Badara Cissé pensait qu’après avoir créé, avec le président Macky Sall l’APR, le président de la république allait prendre de la hauteur en le laissant gérer, au quotidien le parti. Ce qu’il n’a pas obtenu. Mieux encore, dit-il, « le président n’a pas voulu structurer le parti« .
Frustré et mécontent, il a été remplacé par la suite, en tant que coordonnateur de l’APR par Pape Mael Thiam. Ce qui laisse transparaître, selon lui, une déception très profonde parce qu’il pensait hériter de la gestion quotidienne du parti.
Poursuivant ses explications, Momar fait savoir que cette déception, Alioune Badara Cissé la partage avec Moustapha Cissé Lô. Et c’est pour cette raison que certaines de leurs positions ne sont pas très éloignées. Ils sont les deux qui font « preuve de suffisamment de courage pour, parfois aller à l’encontre des desiderata du président de la république. Ils donnent l’impression de remettre en cause son autorité. Ils pensent qu’ils ont cette légitimité et que le président a préféré d’autres personnes après l’accession au pouvoir« .
Et pour terminer, l’analyste politique renseigne qu’aujourd’hui, il est claire que la réélection du président Macky Sall repose sur le premier ministre Boune Abdallah Dione qui avait dirigé la liste lors des élections législatives au détriment des plus anciens. S’en suit la responsable du pole de parrainage au sein de l’APR, Mimi Touré, et afin Aly Ngouille Ndiaye, « un allié fondu dans l’APR« .
« Et c’est quelque chose que Aliou Badara a du mal à digérer, lui qui pensait qu’en dehors de Macky Sall, il n’y avait pas un responsable qui pouvait prétendre tenir les manettes du parti de l’APR autres que lui » conclut-il.
Senego