La candidature du professeur Abdoulaye Bathily à la présidence de l’Union africaine (Ua) n’a pas connu le résultat escompté. Malgré l’arsenal de lobbyings déployé, avec 44 missions diplomatiques, il s’est heurté à plus « chanceux » que lui. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat a été élu, hier, président de la Commission de l’Ua au 28e Sommet de l’Union africaine, à Adis Abeba.
D’après nos confrères de l’Obs, les raisons de l’échec de Bathily ne sont dus qu’au « sale tour » des voisins immédiats du Sénégal. Malgré tous l’arsenal de lobbyings déployé, le résultat a joué en défaveur du Sénégal. La Mauritanie, la Guinée-Conakry, le Mali, l’Algérie, le Niger, entre autres pays, ont refusé de voter pour le sénégalais qui n’a obtenu que dix (10) voix. Il termine ainsi 4e de la « compétition ». Ainsi, une des raisons principale de cet échec est du aux relations tendues entre le Sénégal et certains pays africains.
« Les errements de notre diplomatie, ces dernières années, sont à l’origine de l’échec de la candidature du Sénégal. Notre position par rapport au Maroc est un facteur explicatif. Aujourd’hui, le Sénégal est présenté comme un cheval de Troie du Royaume Chérifien, alors que la question de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) n’est pas réglée. L’Algérie est fâchée contre le Sénégal par rapport à sa position avec le Maroc« , renseigne Pape Samba Ndiaye, Enseignant-chercheur en relations internationales à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
M. Ndiaye de poursuivre. D’après le Professeur, la deuxième raison de l’échec est liée au candidat Bathily lui-même, présenté comme ne faisant pas le poids par rapport aux autres candidats. « Bathily n’est pas connu dans le reste du continent. Il n’a pas de relations avec les chefs d’Etats d’Afrique Australe, de l’Est et du Nord qui comptent parmi les électeurs. Même s’il a été représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique Centrale et représentant spécial-adjoint du Secrétaire général des Nations-Unies pour le Mali« , renseigne-t-il.
Sur ce, il considère que c’est le président de la République Macky Sall, lui même, qui devait mener, personnellement, les missions sur le terrain afin d’imposer la candidature de Bathily auprès de ses « paires africains« . Des pays, avec qui le Sénégal ne s’entend pas vraiment. La crise en Gambie en atteste. La Mauritanie, la Guinée Conakry se sont introduites, à la dernière minute, pour jouer les médiateurs entre la Cedeao, Yaya Jammeh et Adama Barrow. Ces deux pays accusent Macky Sall d’avoir voulu en finir avec leur ami, « Babali Mansa ».
Mais aussi, l’histoire de la maladie Ebola est restée à travers la gorge du Président Guinéen, Alpha Condé qui reproche, toujours, le Sénégal d’avoir fermé les frontières. D’un autre côté, Ibrahim Boubacar Keïta (Ibk) en veut lui aussi au Sénégal. Le président malien en veut à Macky Sall pour la bonne et simple raison que le Sénégal ne semble pas encore être prêt à lui livrer l’ancien président, Amadou Toumani Touré (Att), que la justice de son pays veut entendre. Même son de cloche pour la Mauritanie, avec la communauté sénégalaise basée dans ce pays, qui lui poserait problème, d’après Seydina Oumar Sy, ancien Ambassadeur.