C’était une après-midi de retrouvailles. Une rencontre qui rappelle de vieux ou lointains souvenirs. Bons comme mauvais. Quand Macky Sall fait face aux grands responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) pendant des heures, les esprits ne manqueront pas de vagabonder. Certains seront partagés entre le gène et les regrets, d’autres se sentiront fiers. Ces sentiments ont été exprimés, samedi, au Point E quand Macky Sall s’est rendu au domicile de l’opératrice économique et membre de la famille omarienne, Oumou Salamata Tall pour lui présenter ses condoléances à la suite du décès de son fils ainé. Le chef de l’Etat était à la tête d’une délégation composée, entre autres, de son épouse Marième Faye Sall, du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, du ministre de la Gouvernance locale et des colectivités locales Abdoulaye Diouf Sarr, du ministre des Transports terrestres Mansour Elimane Kane, du Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) Cheikh Oumar Hann, de son chef de cabinet adjoint Pape Samba Diop. Sur place, le chef de l’Etat et sa suite a trouvé de hauts dignitaires libéraux comme Aïda Ndiongue, Sada Ndiaye, Alioune Diop, Mayoro Faye, Amadou Kane Diallo. Une belle occasion pour se rappeler du passé militant partagé sous l’aile du Secrétaire général national du Pds, Me Abdoulaye Wade.
C’est le Maître de cérémonie Abdoulaye Mbaye Pekh qui a imposé le débat. Introduisant le chef de l’Etat, Pekh a rappelé les liens entre Macky Sall et le Pds. Par une image, il appuie : «Entre le Pds et vous, c’est comme «ndokh mou wekh ak nodkh mou mekh». Le «Ouolof» de Pekh étant trop cherché pour le Président, il sourit et lui demande d’expliquer. Pekh éclaire : «Ndokh mou wekh, c’est l’eau amère, elle n’est pas buvable. Ndokh mou mekh, c’est l’eau trouble, il suffit d’attendre que les particules se déposent au fond pour pouvoir la boire.» L’énigme est résolue, le Mc du jour enchaîne : «Vous êtes un membre de la famille du Pds. Personne ne pourra ma dresser contre vous. C’est Dieu qui vous a choisi, nous devons tous l’accepter.»
«C’est moi qui avais négocié l’adhésion de Aïda Ndiongue au Pds»
La brèche est ouverte. Macky Sall s’y engouffre. Ses premiers mots son e comme un double appel à la raison et aux retrouvailles. «Comme le dit Abdoulaye Mbaye Pekh, C’est Dieu qui a décidé que je sois là où je suis, vous avec qui j’ai été, devez venir pour qu’on travaille ensemble. Vous étiez avec quelqu’un (Abdoulaye Wade : Ndlr), il est parti, vous devez vous rapprocher de moi pour qu’on travaille, c’est mieux que de rester là-bas à lancer des pierres», raisonne le chef de l’Etat. Macky Sall a pris le soin citer un à un les responsables du Pds présents pour leur rappeler les moments partagés ensemble au Pds. «Avec chacun d’entre vous, j’ai eu, en un moment donné, des rapports d’honneur. Que ce soit Abdoulaye Racine Kane, Mayoro Faye, Sada Ndiaye et les autres. Pour Aïda Ndiongue, c’est moi alors Premiers ministre qui avait négocié son adhésion au Pds. Elle peut en témoigner», révèle le chef de l’Etat.
Macky Sall a aussi rappelé son long compagnonnage avec Me Wade. Il a rapporté à l’assistance une conservation qu’il a eue, en cours de route avec un de ses collaborateurs : «Je disais dans la voiture que c’est la deuxième fois, en l’espace d’un temps court, que vous me faites passer par un chemin que connais très bien. (celui qui mène chez Wade au Point E : Ndlr). Pendant 19 ans, j’ai fréquenté ce lieu. Je me rappelle qu’à ce moment, Alioune Diop (il le désigne du doigt) était encore très jeune. Il était à l’époque militant au sein de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl).» Après chaque phrase de Macky Sall, les responsables du Pds répondent par des sourires et hochements de la tête. comme pour se rappeler du bon vieux temps… libéral.
L’obs