Les initiatives de déguerpissement n’ont jamais été couronnées de succès à Touba. À chaque veille de Magal depuis une décennie, des décisions sont prises dans ce sens, mais ont toujours connu des exécutions parcellaires ou ont , à chaque fois, complètement été avortées par une résistance farouche opposée par les commerçants et autres marchands ambulants. Le ndiguël au déguerpissement donné cette année par Serigne Sidi Mokhtar Mbacké et piloté depuis le 12 Octobre dernier par Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre Mbacké, a connu un tout autre sort.
Dans une déclaration faite ce mardi par le chef religieux, des mises au point ont été faites allant dans le sens de préciser que les opérations ont démarré de manière effective et qu’elles se poursuivront inéluctablement jusqu’à leur terme. Le porte-parole du Khalife, qui a rappelé que l’initiative a » personnellement été prise » par le Patriarche de Gouye-Mbind a tenu à signifier qu’aucun privilège n’a été accordé à des particuliers et tout le monde a été traité sur un pied d’égalité. Il répondait à certaines rumeurs.
»Nul ne peut prétendre avoir plus de compassion à l’endroit des personnes qui ont été déguerpies que Serigne Sidi Mokhtar Mbacké. Il a compris qu’il était nécessaire de prendre cette décision pour régler certains problèmes. Il m’a, toutefois, demandé de trouver des solutions alternatives. J’en ai discuté avec l’État et trois marchés seront construits. Et instructions ont été faites au sous-préfet par ses supérieurs de répertorier ceux qui ont lésés par cette opération de déguerpissement. Ce qu’il a déjà commencé à faire. Ces derniers seront relogés dès que les dits marchés seront opérationnels. Le Khalife avait demandé que le déguerpissement démarre à partir de ses propres propriétés si des débordements étaient notés ». Cheikh Bass Abdou Khadre de couper court à cette autre rumeur qui a fait état de destruction de mosquées par les bulldozers.
» On nous a rapporté que des mosquées ont été détruites. Après avoir pris l’avis du maire, il nous est revenu que ces mosquées étaient anormalement édifiées sur la route. Et nul mieux que nous ne sait la valeur spirituelle d’une mosquée aux yeux de l’islam (…) Par conséquent, il n’était guère besoin d’en faire un tollé ».
Le chef religieux convoquera l’histoire des différents Khalifes qui se sont succédé rappelant leur engagement ferme à chaque fois qu’il fallait agir face à une situation donnée.