Dans l’affaire Kémi Séba, on a violé la légalité on a violé ses droits fondamentaux, selon Mouhamadou Ngouda Mboup, enseignant à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad.
« On a violé l’Etat de droit en réalité. Parce que tout simplement expulser quelqu’un manu militari, ce n’est plus une expulsion, c’est juste une déportation. Il faut respecter les règles de procédure quand on expulse quelqu’un, il faut lui notifier l’acte, il faut lui donner le temps de se défendre, le temps de pouvoir faire ses affaires », martèle sur Sud Fm le Pr Mboup.
Quand le gouvernement avait démissionné, argument-il, les ministres qui étaient là n’expédiaient que les affaires courantes.
« A ce que je sache, l’expulsion d’une personne ne fait pas partie de l’expédition des affaires courantes. Et un ministre qui n’est plus en fonction ne peut pas prendre un tel acte. Un Etat qui agit comme ça risque d’être livré à sa propre violence et laisser à lui-même ».
Toutes choses qui lui font souligner que « l’affaire Kémi Séba a été mal gérée. On n’avait pas à se précipiter, on est dans un Etat de droit. Nous avons accueilli Kémi Séba, s’il dérape, ou si l’ Etat du Sénégal pense que ce monsieur ne respecte pas les règles de l’hospitalité, les règles d’installation au Sénégal, mais on doit le faire avec les règles de l’art ».