Le constat est réel. Idrissa Seck a enregistré le plus grand nombre d’alliés des 5 candidats en lice pour la course au fauteuil présidentiel. La quasi-totalité des candidats déclarés de l’opposition recalés par le Conseil constitutionnel ont rejoint l’ancien maire de Thiès. Ce qui lui redonne, politiquement, un nouveau souffle de vie. D’autant que Idrissa Seck avait des difficultés avec une partie des sénégalais à cause de ses interventions sur des sujets jugés sensibles comme la religion. Mais Idrissa Seck a rebondi au moment où la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 février prochain bat son plein.
Professeur de Sciences politiques à l’Université Gaston Berger, Moussa Diaw pense que cette revitalisation d’Idrissa Seck est due au parrainage. « Cela est l’effet boomerang du parrainage qui a recalé certains leaders. Si tous les candidats déclarés étaient passés, cela aurait pu fragmenter l’opposition et l’affaiblir », analyse le professeur. Ce ralliement des leaders de l’opposition à la coalition « Idy 2019 » permettra, selon Moussa Diaw, de renforcer sa coalition, de mener campagne avec ses partenaires et de s’engager avec force et détermination dans le combat. « Je pense qu’avec cela, il devient une menace pour la majorité. Le parrainage a profité à Idrissa Seck involontairement parce que tout ceci était inattendu. Le principe du parrainage c’était de réduire les candidats mais là, involontairement on a favorisé une situation qui conforte l’opposition. Car cette coalition, favorisée par le parrainage, va constituer un pôle dynamique et va faire d’Idrissa Seck un leader politique incontournable. Il se positionne », renchérit le professeur Diaw.
A l’en croire, l’union des leaders de l’opposition autour de Idrissa Seck va, redistribuer les cartes. « Avec ce rassemblement, je pense qu’il y aura une compétition difficile. Et, dans cette configuration actuelle, quand on regarde les rapports de force, il sera très difficile de passer au premier tour. Ce, même si on l’agite pour des stratégies politiques et psychologiques », soutient-il. Pour le professeur, la réalité politique montre bien qu’il y a un rapport de force très serré entre la majorité et l’opposition ».