Mamadou Diouf, enseignant et chercheur à l’université Columbia à New York aux Etats-Unis, soulève une série de question pour le cas Khalifa Sall, placé sous mandat de dépôt à Rebeuss, pour « détournement de deniers publics », dans le cadre de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar.
« Mais semble-t-il, Khalifa Sall n’a pas été la seule personne épinglée, il y a d’autres personnes y compris des maires. Mais rien n’est arrivé à ces maires. Pourquoi a-t-il été celui qu’on a arrêté. Il y a plein de rapports dont on parle. Est-ce qu’il était nécessaire d’arrêter le maire de Dakar? S’interroge sur Sud Fm dimanche le professeur Diouf.
Si on lance une entreprise de moralisation, avance-t-il, il faut qu’elle touche tout le monde. « Pas de manière sélective. Parce que si c’est de manière sélective, comme c’est dans le cas de Khalifa Sall, il est toujours loisible à tout le monde de dire, probablement le président de la République l’a mis en prison, parce qu’il apparait comme celui qui présente le plus grand danger s’il y a des élections présidentielles. Mais aussi parce que Khalifa Sall avait décidé, comme il l’avait fait durant les Locales, probablement de créer sa propre liste contre son parti qui peut continuer à rester dans la coalition Bennoo ».
Par ailleurs, ce spécialiste de l’empire colonial a indiqué que la Caisse d’avance a toujours existé. « Dans les budgets municipaux coloniaux, éclaire-t-il, il y a une ligne qui s’appelle, la ligne d’aide aux indigents. Ce qui permettait au maire, ça fait partie du jeu, de financer sa clientèle. Donc ça toujours existé. on peut moralement le rejeter cela ou non, mais du point de vue de l’organisation et de la gouvernance, c’est une pratique qui a existé ».