« Je pense qu’il faut aller travailler sur le terrain. Ce qui est important, c’est que chacun travaille pour la conservation du pouvoir (…). Pour le reste, on verra ». Telle est, selon la presse, la réponse du président Macky Sall à des responsables de l’Apr qui l’ont interpellé sur la question du troisième mandat, lors d’une réunion tenue, hier mardi. Mais, pour le Pr Ibou Sané, enseignant-chercheur en sociologie politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, le texte constitutionnel n’empêche pas au chef de l’Etat de briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais, en 2024. « La constitution, c’est très clair, c’est un bon français : ‘Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs’. Mais, ces deux mandats là, c’est après Macky Sall », a-t-il indiqué dans un entretien téléphonique avec Seneweb. Il ajoute : « Quand il aura tout terminé, celui qui viendra après lui n’aura que deux mandats de même durée ».
Le politologue est convaincu que « même l’opposition et la société civile savent très bien qu’il est dans son droit, à moins que lui, pour un problème de morale, qu’il dise qu’il ne va pas se présenter ».Mais pour le moment, « il n’y a que Macky Sall qui peut dire qu’il va arrêter ou qu’il veut être candidat. Tout ce que les gens font, c’est l’interprétation, parce que la science juridique est une science interprétative. C’est pourquoi les juristes ne s’entendent sur rien ».Quoi qu’il en soit, l’analyste politique souligne qu’à l’état actuel, personne ne peut, aujourd’hui, l’empêcher de briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais. « C’est un français de haut niveau, mais avec des astuces que beaucoup ignorent », ajoute le Pr. Ibou Sané.