Pr Djiby Diakhaté : «il y a un sérieux problème qui traverse les ménages» sénégalais

L’institution du mariage semble être mise en question par des cas de violences de plus en plus fréquentes dans l’espace conjugal sénégalais. Coépouse ébouillantée ou agressée au moyen d’arme blanche, un mari brulé vif ou tué à coup de pilon…sont des faits des plus récurrents constatés dans les ménages polygames. Ainsi, le mariage tend à perdre sa sacralité comme le recommande la religion. « Il y a le délitement des valeurs sacrées qui nous installe dans une situation ou la polygamie est confrontée à des difficultés », affirme Djiby Diakhaté,  professeur agrégé en sociologie.

Le foyer, sous tendu par l’institution du mariage, et qui devait être un espace d’amour, de paix et d’harmonie est devenu un cadre conflictuel où des actes, à la longue criminels sont commis au nom de son attachement pour autrui. Ce qui fait dire au sociologue qu’« en milieux ruraux, la polygamie a plus de chance de réussir qu’en milieu urbain. Parce qu’en milieux rural, les valeurs sont mieux gradées alors qu’en milieu urbain, les comportements sont plus arrimés au modèle occidental », constate-t-il. Ainsi, dans un entretien accordé à senenews.com, le Pr Djiby Diakhaté a brillamment expliqué que l’origine des violences conjugales dans le régime de la polygamie, n’est rien d’autre que la jalousie. « La jalousie est un mal humain, on voudrait que les délices du monde soient pour nous et seulement pour nous. L’homme est quelque part à la fois égoïste et jaloux. Cet égoïsme voudrait que quand on a une bonne chose, on la garde pour soi. Et alors si on partage, on ne partage pas tout. Peut être les partie les plus insignifiante, mais les partie les meilleures, on les garde pour nous », explicite le Pr Diakhaté. Toutefois, le sociologue souligne qu’il y a un certain nombre de limite à respecter dans l’espace conjugal. Car les comportements agressifs et extravagants ne sauraient être justifiés sous l’impulsion de la jalousie. « Je ne peux pas ébouillanter mon marie ou ma coépouse au nom de la jalousie. A partir de ce moment-là, on exagère», dit-il. Le sociologue poursuit : « Quand la jalousie atteint un certain niveau, ça devient une perturbation psychologique. Alors l’individu aura besoin d’assistance car il y a des perturbations qui conduisent la personne à avoir des comportements criminogènes », fait-il remarquer, informe Senenews. Mais leur place n’est pas en prison mais surtout dans des structures sanitaires pour bénéficier d’un accompagnement et de la compréhension de leur entourage. Ceci est une façon de l’insérer dans la communauté avec un certain nombre de valeur, suggère le Pr Diakhaté.(…).

Assane SEYE-Senegal7

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