Pour une petite pièce de 200 Fcfa : Seydina Alioune Diouf menace de poignarder sa mère, cogne son père et se bat avec ses frères

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Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné hier mardi, Seydina Alioune Diouf à une peine de trois (3) mois de prison ferme. Pour une petite pièce de deux cents (200) Fcfa, le garçon de 21 ans a menacé de poignarder sa mère, avant de cogner son pater.

3 mois de prison ferme !
Voir son enfant grandir, avec une bonne éducation qui ferait de lui un homme respectable et respecté. C’est le vœu de chaque parent pour son enfant. Avec un mélange de couleurs, ils s’efforcent de réussir leurs œuvres d’art pour le vernissage de leur vie de couple. Seulement, malgré tous les efforts consentis, certains tableaux sont de vrais échecs. Hideux ! Serait-ce le cas de Seydina Alioune Diouf ? Ce bonhomme de 21 ans qui s’est battu avec son père, El Hadj Diouf, après avoir menacé de poignarder sa mère, semble appartenir à cette race. En tout cas, hier mardi, pour son mauvais comportement, il a été condamné à une peine de trois (3) ans de prison ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Une peine qui permet au garçon, adepte du chanvre indien, de bénéficier d’une double cure. De drogue et de violence !

Le Procureur : «Vous avez emprunté le chemin de la délinquance dès votre majorité»

3ème emprisonnement. Qu’est-ce qui n’a pas marché dans l’éducation de Seydina? Son père ne saurait le dire. Sa mère non plus ! Ils pensent lui avoir inculqué la même éducation que ses frères et sœurs. Seulement, le benjamin de la famille semble en être la brebis galleuse. Il veut faire de la maison de Rebeuss sa deuxième demeure. A 21 ans, il a déjà connu trois comparutions à la barre. «Vous avez emprunté le chemin de la délinquance dès votre majorité», tance le Procureur Adama Ndiaye, qui a demandé une peine de six (6) mois de prison ferme. Une peine qui n’a pas ému les gens, avec le récit du papa, qui est revenu sur le jour où son cadet a fait sa dernière «connerie». C’était un soir du mois de février. Le garçon est rentré vers deux (2) heures du matin. Au lieu de se coucher tranquillement, il a cherché à embêter sa mère. Il lui a demandé une pièce de deux cents (200) francs Cfa. La dame refuse, il sort un couteau et la menace. «Il a menacé de la poignarder», explique le sieur Diouf. Une réaction de violence qui fait intervenir le reste de la famille. «Ses frères et sœurs sont intervenus, mais il a commencé à se battre avec eux. Lorsque j’ai entendu le bruit, j’ai sauté de mon lit pour voir ce qu’il en était. Je l’ai frappé, mais il a riposté», raconte le pauvre pater, qui a été «cogné» par son fils, «toto» de la famille.

Le père : «Comme c’est un adepte du chanvre indien, j’ai peur qu’il s’en prenne encore à sa mère»

Du 3ème étage au rez-de-chaussée, père et fils se battent. El Hadj Diouf qui dit n’avoir jamais osé répliquer à une remontrance de son père, a vu son fils lui tenir tête. Pis, il lui rend ses coups. «On s’est battus du troisième étage au rez-de-chaussée.» Malgré tout, le père qui dit avoir cédé à la pression familiale, s’est désisté pour ce qui est des coups reçus. Seulement, pour les menaces, il maintient : «Comme c’est un adepte du chanvre indien, j’ai peur qu’il s’en prenne, une fois de plus, à ses frères et sœurs et à sa mère.» Ce désistement semble agacer le juge Samba Sall, qui lui demande s’il pense que les enquêteurs ont dressé des procès verbaux (Pv) pour rien. «Pensez-vous, lui demande-t-il, que c’est à la justice de vous éduquer votre fils ?» Mais le père, qui reconnait la faute de son fils, justifie son désistement par la pression familiale. Le procureur Adama Ndiaye, dans son réquisitoire, dira : «Même si vous vous désistez, on ne lui pardonne pas car il est inconcevable qu’un enfant menace sa mère avec un couteau à cause de 200 FCfa, alors qu’à son âge, c’est lui qui devait donner de l’argent. Il peut passer à l’exécution de sa menace si jamais on laisse passer.»

«Je jure n’avoir pas menacé ma mère et violenté mon père»

Echec de l’éducation. «Vous avez raté l’éducation de votre enfant. Comme vous ne pouvez pas l’éduquer, laissez la justice faire son travail…» Le fils, pour sa défense, s’est débrouillé tout seul. Si dans ses antécédents judiciaires son père dit avoir casqué fort pour lui chercher un avocat, Seydina a dû trouver les bonnes formules pour s’en sortir. Ce qu’on lui reproche, il le nie en bloc. «Je jure que je n’ai pas menacé ma mère et je n’ai pas violenté mon père. J’ai eu un accident qui m’a laissé des séquelles à la main gauche et je ne peux faire grand-chose avec. C’est deux semaines après les faits que j’ai été arrêté.» «Donc, vous voulez dire que votre père a inventé cette histoire», questionne le parquetier. Poursuivi de violence et voie de fait à ascendant, le parquetier a demandé la disqualification des faits en violence à ascendant. Le tribunal a suivi sa demande et les dénégations du gamin n’ont pu le tirer d’affaire.

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