Pour survivre dans l’arène politique, Macky Sall avale des couleuvres

Le Chef de l’Etat qui n’a pas pris assez de temps pour bâtir un parti politique « digne » de ce nom, semble être obligé de s’allier avec le diable pour pouvoir assurer la lourde charge de la fonction présidentielle.  De ce fait, ses ennemis d’hier sont devenus, à ses risques et périls, ses amis d’aujourd’hui.

Le Chef de l’Etat qui n’a pas pris assez de temps pour bâtir un parti politique « digne » de ce nom, semble être obligé de s’allier avec le diable pour pouvoir assurer la lourde charge de la fonction présidentielle.  De ce fait, ses ennemis d’hier sont devenus, à ses risques et périls, ses amis d’aujourd’hui.

Le Chef de l’Etat s’est tracé au fil des ans une carrière politique qui l’a propulsé au sommet. Mais il ne pensait certainement pas qu’il serait sitôt Chef de l’Etat. Alors, il n’a pas bien préparé ses arrières. En effet, après sa destitution à la tête de l’Assemblée Nationale sur volonté de l’ex Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, Macky Sall qui ne connaissait que la famille libérale claque la porte pour créer son propre parti politique en 2008. Macky n’avait dès lors que moins de quatre ans pour aller à la conquête du pouvoir. Il sera aidé dans cette tâche par des responsables politiques à l’image de Me Alioune Badara Ciissé, Moustapha Cissé Lô, Mbaye Ndiaye, Moustapha Diakhaté, Me Djibril Warr, Seydou Guèye, Benoit Sambou, Mansour Faye entre autres. La liste est longue, mais loin de pouvoir gérer les destinées d’un pays. Alors, après son élection à la présidence de la République, Macky Sall a été obligé de signer un pacte avec le diable.

Macky Sall,En effet, porté à la tête de la magistrature suprême avec le soutien de la quasitotalité des partis de l’opposition, Macky Sall semblait obligé de faire un clonage non moins compréhensible par les observateurs. Il avait désormais comme allié, les socialistes, les progressistes bref toutes les autres obédiences politiques à l’exception de sa famille politique, les libéraux. Le parti socialiste, représenté par son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng et d’autres responsables politiques, s’était taillé une place de choix dans le régime des “Républicains”. Les progressistes, Moustapha Niass à leur tête, se voyaient  attribuer aussi une part importante du butin. Dansokho, Youssou Ndour, Mansour Sy Djamil, Cheikh Bamba Dièye, bref tous les chefs de l’opposition s’étaient retrouvés auprès du nouveau Chef, à l’exception de Idrissa Seck qui avait envoyé quelques responsables de son parti. L’entourage de Macky Sall était ainsi composé: par des adversaires politiques; des ennemis d’hier diraient certains. Mais qu’en sera-t-il pour demain?

Moustapha NiassL’adage nous conseille de se méfier plus des amis que des ennemis. Mais que dire des ennemis devenus ‘amis’ au gré des circonstances?  Ce qui semble évident, c’est que ces derniers ne sont guidés que par leur intérêt personnel et Moustapha Niass en est la preuve personnifiée. Lui qui a sacrifié son parti en décidant qu’ils ne présenteront aucune candidature  semble se suffire à son poste de Président de l’Assemblée nationale, piétinant certains principes pour lesquels ils s’étaient battus; et le vote de la Loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale en est l’illustration parfaite. Tant pis pour son parti! Tant mieux pour Macky Sall qui, au moins, peut se glorifier de la fidélité de cet allié. Mais que dire du Ps, l’autre force dormante?

Le parti socialiste semble moins fidèle que l’Afp de Moustapha Niass. khalifa-sallTanor et ses partisans s’adonnent plutôt à un Yoyo politique. Lui qui assure le poste de secrétaire général du parti se la coule douce auprès de Macky pendant que certains responsables loin, des lambris dorés du pouvoir demandent à leur parti de déterminer leur posture par rapport aux prochaines élections qui auront lieu en 2017 ou 2019.

Pendant ce temps, Khalifa Sall qui est devenu par la force des chose un candidat naturel, reste à l’affût, loin des supputations. Toutefois, ce qui est sûr, c’est que d’ici peu, Macky sera lâché par ses vrais-faux amis. Sera-t-il pour autant esseulé? Quoi qu’il en est, il doit se préparer en conséquence.

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