Pour lutter contre l’émigration : Awale invite les jeunes à se tourner vers la terre

Au péril de leur vie, des milliers de personnes prennent des embarcations de fortune pour rallier l’Europe. En Espagne, ces mêmes personnes qui auront la chance d’arriver saines et sauves travailleront dans des plantations. Et pourtant, au Sénégal, le secteur de l’agriculture joue un rôle primordial dans l’économie du pays. Alors pourquoi ne devrait-il pas faire la même chose ici au Sénégal ? Qu’est-ce qui les pousse à braver l’océan, dans la mesure oû le pays dispose de potentiels énormes.

« Nous avons la terre, le soleil, l’eau et surtout la dividende démographique qui est un levier important sur lequel nous devons nous appuyer pour développer le Sénégal », assure Samba Guèye, délégué général du parti Awale. Il serait alors important que des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence soient repensées afin de neutraliser les départs de migrants.

C’est en ce sens qu’Awale a engagé beaucoup de jeunes dans les vacances citoyennes. À Sandiara, ils s’activent dans une plantation d’un hectare où gombo et mil sont cultivés. Les responsables du parti y étaient pour suivre l’évolution du champ dont les travaux ont démarré le 10 août dernier.

Docteur Jean Birane Gning, coordonnateur départemental d’ Awale, assure que cette initiative est à pérenniser., car de telles initiatives pourraient endiguer les départs de migrants clandestins. « Il faut croire à la terre. Nous devons faire du Sénégal un pays vert où manger ne devient plus quelque chose qui est spécifique à certains, où avoir de l’eau potable est sélectif. Nous voulons, à travers l’agriculture dans le département de Mbour et à travers tout le Sénégal contribuer au développement du pays ».

La culture de ce champ entre dans le cadre des vacances agricoles patriotiques initiées par le président de la République. « C’est ce que nous avons tenté de faire ici à Sandiara avec toute la coalition dans le département de Mbour. Nous avons cultivé du gombo et du sorgho sur un hectare. Nous constatons déjà que la récolte s’annonce bien. D’ici quelques jours, nous allons faire les premières récoltes. Nous allons montrer aux jeunes que c’est possible au Sénégal de retourner dans les champs, travailler et avoir le fruit de ce que nous semons », explique Samba Guèye.

Ainsi, il estime qu’il est possible de rester au Sénégal, d’y travailler et de gagner sa vie. Et les vacances patriotiques sont un moyen pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. « L’appel que je lance à la jeunesse, c’est que la terre ne ment pas. Il faut que cette jeunesse se focalise sur l’agriculture pour booster l’économie du pays. Parce qu’un pays ne peut pas se développer sans passer par l’agriculture. En réalité, si les jeunes s’activent dans l’agriculture, la politique du gouvernement sera une réalité », a soutenu Birame Guèye Faye.

Mais pour que cela soit possible, Ousmane Ngom invite les autorités à alléger les modes de financement du matériel agricole. « Il faut se demander pourquoi les jeunes migrent, que leur manque-t-il ? Nous avons de la terre, de l’eau, du soleil et même du vent pour l’éolien. Les jeunes devraient pouvoir rester dans leur pays. Mais c’est l’accompagnement qui reste. Et même quand il y a un financement, les procédures sont difficiles. Les taux d’intérêt sont excessifs. L’agriculture se fait dans un long terme et on ne peut pas financer un jeune et venir le lendemain lui dire de payer le prêt. Aussi le matériel agricole est trop cher et nous n’avons pas les moyens de nous en procurer ».

Mais pour le Dr Gning, « c’est la disponibilité des ressources qui nous permettent de capter les ressources d’eau. C’est la disponibilité des hommes et on a une frange de 50 % de la population qui est jeune. Nous avons les bras, nous avons tout, mais il nous reste les équipements modernes qui nous permettent de produire comme en Occident. C’est ce qui fera la différence et c’est ainsi que nous éviterons d’emblaver des hectares de terres pour des rendements très maigres. On n’aura plus besoin de passer la nuit aux champs pour récolter une tonne. On pourra aménager un hectare et produire trois fois l’année et vivre de cela », assure-t-il.

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