Le 19 juin 1989 est une date qui restera à jamais douloureusement gravée dans la mémoire de toute la Umma islamique puisque c’est ce jour précisément que devait retourner vers son Seigneur le 3è Khalife de Serigne Touba, l’infatigable bâtisseur Cheikh Abdoul Ahad Mbacké. Né un 23è jour du mois de Korité en 1332 de l’hégire correspondant à l’an 1914 à Diourbel, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké est le fils de Cheikh Ahmadou Bamba et de Sokhna Mariama Diakhaté.
Il est le grand-frère de Serigne Souhaïbou Mbacké .C’est sous la direction de son oncle le célèbre érudit Seigne Hamzatou Diakhaté qu’il entamera l’étude du Saint Coran ainsi que tous les ouvrages de base du rite Malikite. Il terminera son cursus avec son frère aîné Cheikh Mouhamadou Moustapha qui s’occupera de son éducation à la disparition de son père le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba. C’est d’ailleurs Cheikh Mouhamadou Moustapha qui lui ordonnera de fonder les villages de Touba Bélél ( sur 300 hectares) et Bokki Barga.
Ce dernier village comptait 12 daaras et s’étendait sur un carré de 13 km de côté. En 1967 Bokki Barga produisit 150 tonnes d’arachides. C’est le 06 août 1968 que Cheikh Abdoul Ahad devait accéder au Khalifat après le rappel à Dieu de son grand-frère Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké L’histoire retiendra que c’est véritablement sous son magistère que la modernisation de la ville sainte se fit avec l’agrandissement du marché « OCAS »,la réalisation de forages, la construction de routes, la bibliothèque « Khadimou Rassoul », l’université pour prés de 7 milliards de francs, la réhabilitation de « Aïnou Rahmaty » ou « puits de la miséricorde », le centre de santé de « Ndamaatou », les plupart des routes bitumées,la décoration intérieure de la grande mosquée et du mausolée de Serigne Touba incrustée d’or à 18 carats, l’extension de la grande mosquée pour un coût avoisinant les 12 milliards de francs, l’électrification de la ville, l’implantation d’une brigade de gendarmerie ,la viabilisation de prés de 90 000 parcelles gracieusement offertes aux talibés …
Mais sa mesure la plus spectaculaire fut sans doute l’interdiction de toutes formes de boisson alcoolisée, de tabac, de jeux de hasard et de toute activité contraire aux préceptes islamiques le 18 septembre 1980. Serigne Abdoul ahad , par sa fermeté et son orthodoxie a réussi à faire de Touba une ville qui vit au rythme de la charia. C’est le 19 juin 1989 à Touba Bélél qu’il devait quitter ce bas-monde après avoir indubitablement marqué de son empreinte le mouridisme . Puisse Dieu agréer tous ses actes et le compter au nombre de ses élus pour sa vie toute de piété, d’humilité, d’humanisme, d’amour et de dévouement .
Dakar92.com édité Par la Fondation « Keur Rassoul »