Portrait: Pr Aïssatou Sophie Gladima Siby, nouveau ministre des Mines

C’est une ingénieure géologue qui dirige désormais le ministère des Mines. Voici son portrait

La directrice de l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée (Anrsa), le Pr Aïssatou Sophie Gladima Siby, n’est pas une bureaucrate. C’est une géologue qui a cartographié les forces et faiblesses de la nappe du maestrichtien sous différents angles. Ses travaux ont permis de répertorier les zones où l’eau est salée et celles où elle est douce.

La jeune Aïssatou Sophie est une catholique pratiquante. A l’âge de 15 ans, elle se rendait au monastère de Keur Guilaye, non loin du célèbre monastère de Keur Moussa, pour une retraite spirituelle. Elle vit intensément sa foi. Mais jamais de façon ostentatoire. Il est aussi difficile d’entrevoir son appartenance religieuse à travers son port vestimentaire, ses accessoires, encore moins à travers son nom. C’est vrai l’habit ne fait pas le moine. « J’aime le respect mutuel. Je suis très attachée à mon église. J’ai commencé à faire des retraites solitaires ou en groupe de 4 filles à Keur Guilaye avec l’aide du père Jacques Riveira. Cela m’a beaucoup aidée », confesse Sophie. Cette foi s’est aussi consolidée au gré de ses excursions à Fadiouth, une île où les insulaires vivent pleinement leur foi chrétienne en harmonie avec les autres communautés religieuses. Rien d’étonnant lorsqu’elle incarne discrètement, mais profondément, sa foi. « Je suis une simple citoyenne catholique très ancrée dans sa religion », s’exprime la géologue. Elle laisse transparaître un sentiment tellurique avec Ziguinchor et surtout avec Fadiouth. « C’est ma maman qui est de Fadiouth. Nous avons été élevés par elle avec le soutien de sa maman, notre grand-mère. Chaque année, nous allions en vacances à Joal Fadiouth. L’île à coquillages ne m’a pas vu naître. Mais, c’est là-bas où j’ai passé la plupart de mes vacances », raconte Sophie. Aussi, l’universitaire garde de bons souvenirs de la ville de Ziguinchor où était affecté son père adoptif, Bocar Sall, qui était inspecteur régional des Eaux et Forêts. « Je suis aussi liée à Ziguinchor parce que mon père adoptif, en tant inspecteur régional des Eaux et Forêts, y était en service. Après le 15 août, nous partions souvent à Ziguinchor entre 1968 et 1998. Nous sommes un peu attachées à Ziguinchor », se souvient l’ingénieure. La fille aînée d’une famille de 11 membres aime la danse et la musique.

Les forces et faiblessesdu maestrichtien
Nonobstant, Sophie est une femme de terrain. Ses connaissances universitaires sont complétées par des stages dans les mines de phosphates de Taïba, de Lam-Lam et de Allou Kagne. « J’ai beaucoup travaillé dans le domaine de l’hydrogéologie, particulièrement la géophysique des méthodes permettant de retrouver les nappes et voir si elles sont de bonne ou mauvaise qualité, parce que l’eau peut être douce, saumâtre ou salée », renseigne l’universitaire titulaire d’une Thèse de 3e cycle en Géophysique appliquée en hydrogéologie et géochimie isotopique. Ses travaux ont jeté la lumière sur les caractéristiques de la nappe maestrichtien. La géologue a approfondi ses connaissances en Hydrogéologie, en Géophysique, en Géochimie isotopique, en Informatique… « Ces résultats nous ont permis de bien connaître la nappe. On a bien cartographié le maëstrichtien qu’on appelle la nappe profonde. C’est une nappe qui a beaucoup d’eau mais qui, malheureusement, repose sur de l’eau salée. C’est grâce aux études géophysiques que nous avons pu le montrer », affirme la chercheure. Les fruits de ses résultats ne sont pas jetés dans des oubliettes. A vrai dire, elle a passé à la loupe cette nappe sous l’angle de variabilité horizontale, autrement dit, de l’Est vers l’Ouest. « L’eau est douce dans certaines zones de la nappe, une partie est salée au centre alors que nous avons aussi de l’eau douce du côté de Diass. Nous avons également fait la caractérisation chimique de la nappe », aborde l’enseignante-chercheure.

Par contre, elle déplore la faible exploitation des résultats des recherches au Sénégal, comme celles réalisées sur la brèche à Saint-Louis. Au juste, l’une des missions de l’agence qu’elle dirige, c’est de travailler à l’utilisation des résultats de la recherche. L’Anrsa déroule cette mission sur le terrain. Toutefois, force est d’admettre que l’exploitation de beaucoup de travaux d’universitaires n’a pas encore atteint le niveau souhaité.

Idrissa SANE, Le Soleil

Auteur : Dakarposte.com

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