[PORTRAIT] 20 ans après : Mame Abdou Aziz Sy « Dabakh » raconté par ses proches

[PORTRAIT] 20 ans après : Mame Abdou Aziz Sy "Dabakh" raconté par ses proches

14 septembre 1997, 14 septembre 2017. Vingt ans jour pour jour que nous quittait Serigne Abdou Aziz Sy dit « Dabakh », l’homme multidimensionnel qui a tourné le dos à ce bas-monde, mais peine à quitter les cœurs et les esprits. Le fils de El Hadji Malick Sy, rappelé à Dieu le dimanche 14 septembre 1997, est aujourd’hui plus que jamais vivant dans les cœurs des Sénégalais.

Une vie entièrement dévouée au Seigneur

Né en 1904 à Tivaouane, Mame Abdou est le fils de Sokhna Safiétou Arame Bonko et de El Hadji Malick Sy. Sa mère est issue de la famille royale de l’ancien royaume du Djoloff, et son père, originaire du Walo. La naissance de Mame Abdou a coïncidé avec la fondation de la cité religieuse de Diaksao, par El Hadji Malick Sy.

Au décès de son père, en 1922, Serigne Babacar Sy accéda au califat et y trône jusqu’à son rappel à Dieu le 30 mars 1957. Mame Abdou à son tour accédera au califat plus tard, dans des conditions particulières. Pendant 40 ans de califat, l’homme marquera de son œuvre la confrérie tijanyat, la religion musulmane et la société sénégalaise d’une manière générale. Un califat qui intervient dans un contexte de crises : crise des valeurs, crise de l’autorité, confie Abdou Aziz Diop, petit-fils et homonyme de Mame Abdou dont il dresse le portrait pour Seneweb.

Abreuvé à la source « Dabakh », il ne tarit pas d’éloges pour rappeler le rôle de médiateur, d’intercesseur dont Mame Abdou avait fait sien. De Sutelec à la crise universitaire, Mame Abdou n’a cessé d’intervenir pour apaiser les tensions et désamorcer des crises sociales et politiques. Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, c’est 93 ans de vie et de bonnes œuvres, un citoyen, un patriote, un altruiste, un chef religieux qui n’a jamais revendiqué le titre de khalife. Le coran et la sunna étaient les références de cet homme de consensus, un home de valeurs.

« Il ne possédait aucun bien, aucun domicile. Car son domicile, c’était le cœur des musulmans, le cœur des catholiques, des citoyens, il était aimé de tous. En toute chose il voyait le Seigneur. Trait d’union entre les musulmans, il entretenait de bonnes relations avec la communauté catholique, avec les autorités de l’Etat aussi, de Senghor à Diouf, mais ne se gênait aucunement de leur rappeler, si besoin, ce que les populations attendent de leurs élus. Et Mame Abdou Aziz n’attendait rien de l’Etat, ne possédait aucun bien et n’aspirait à aucun titre.

Un modèle de citoyenneté, de tolérance

Ce 14 septembre 2017, soit vingt ans après son rappel à Dieu, les députés de la 13e législature seront installés. Hasard, coïncidence? Et Mame Abdou était celui dont on se rappelle le message poignant à l’endroit du président de l’Assemblée nationale d’alors, Abdou Aziz Ndao. Un message plus que jamais actuel pour les députés nouvellement installés ce 14 septembre.

Mérite-t-il une reconnaissance nationale à travers la vulgarisation de ses enseignements dans les universités, notamment à l’université de Thiès qui n’a pas encore de nom et qui peut bien s’inspirer d’un Mame Abdou comme parrain…

Repose en paix, Mame Abdou !

Écouter le portrait de Mame Abdou (Par son homonyme Abdou Aziz Diop).

 

Auteur: Momar Mbaye – Seneweb.com

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