Parfois qualifiée de « sixième équipe africaine » du Mondial, la France est fière de sa diversité, comme Paul Pogba l’a affirmé, jeudi en conférence de presse, dans un vibrant plaidoyer.
20 ans après le triomphe de la fameuse équipe de France « black, blanc, beur », les successeurs de la bande à Zidane peuvent ajouter une deuxième étoile au maillot tricolore dimanche après-midi à Moscou, où ils affrontent la Croatie en finale de ce Mondial russe.
Des Bleus, comme en 1998, aux origines multiples, avec notamment 16 joueurs d’ascendance africaine, comme le rappelait il y a quelques jours Le Pays, quotidien de Ouagadougou, cité par Courrier International: « Certains placent leur espoir dans l’équipe de France, qualifiée par nombre d’Africains, avec un peu d’humour, sur les réseaux sociaux, de «6e équipe africaine» et cela à cause des origines de bon nombre de joueurs français. »
Un multiculturalisme sur lequel avait insisté un autre journal burkinabé, Aujourd’hui au Faso: « De la Kabylie aux confins des forêts caféières africaines occidentales ou centrales, en passant par les terres en friche du Sahara, cette partie de l’Afrique, liée à la France par le sang de la liberté et par l’ADN de la civilisation multiraciale, a vibré au rythme des courses folles de Mbappé, quand ce n’est pas grâce à la force de caractère de Blaise Matuidi. »
Interrogé sur le sujet jeudi en conférence de presse, Pogba, natif de Seine-et-Marne alors que ses deux frères, Florentin et Mathias, sont eux nés en Guinée et défendent les couleurs du Syli national, a rappelé que « c’était aussi comme ça en 1998. La France d’aujourd’hui, c’est une France avec plein de couleurs. On se sent tous français, on est heureux de porter ce maillot. Je suis très heureux d’avoir grandi en France, d’avoir la culture française, même si je suis parti très tôt à l’étranger. La France est belle comme ça, c’est comme ça qu’on l’aime. Et c’est comme ça qu’on l’aimera toujours. »
Un plaidoyer que le joueur de Manchester United aurait presque vu poursuivre avec cette phrase également lue dans l’édito du quotidien Le Pays: « Les partisans de l’extrême droite ne doivent pas oublier que ce sont les immigrés qu’ils traitent de tous les noms d’oiseau qui sont en train de faire de la France ce qu’elle est actuellement et sera encore plus demain dans ce Mondial. »