Le bilan du violent séisme ayant frappé dimanche soir les confins de l’Iran et de l’Irak est passé à 328 morts côté iranien, selon un nouveau décompte donné lundi matin par la médecine légale, citée par la télévision d’Etat. En Irak, on dénombre 7 morts.
En Irak, le bilan du tremblement de terre est de 7 morts et 321 blessés dans le Kurdistan, a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur à Bagdad, le général Saad Maan.
Selon l’Institut géologique américain (USGS), la secousse a été enregistrée à une profondeur de 25 kilomètres à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville d’Halabja, dans une zone montagneuse de la province irakienne de Souleimaniyeh. Elle a eu lieu à 18h18 GMT et a également été ressentie en Iran ainsi qu’en Turquie où ni dégâts ni victimes n’ont été enregistrés, selon les autorités. Les médias publics iraniens ont appelé la population au calme.
« La situation est sous contrôle dans les zones frappées par le séisme », dans l’ouest de l’Iran, a assuré la télévision d’État. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné au gouvernement et aux forces armées de mobiliser « tous leurs moyens » pour venir en aide à la population.
Nuit dehors
En Irak, ce tremblement de terre a fait six morts dans la province de Souleimaniyeh, dans le Kurdistan irakien, selon des responsables locaux. Dans l’ensemble de la province, des personnes sont sorties dans les rues au moment de la secousse et des dégâts matériels ont été signalés, d’après un correspondant de l’AFP. La secousse a été ressentie pendant une vingtaine de secondes à Bagdad et parfois pour des durées plus longues dans les autres provinces d’Irak, qui ont toutes été touchées, ont témoigné des journalistes de l’AFP. Selon le site internet de l’Institut de géophysique de l’Université de Téhéran, le séisme a été suivi par une centaine d’autres secousses, les plus fortes atteignant 4,7 sur l’échelle de Richter.
Côté iranien, la ville la plus touchée est Sar-e Pol-e Zahab, avec 142 morts. La ville d’Islamabad et le poste-frontière de Qasr-e Shirin, tous deux également dans la province de Kermanshah ont aussi été touchés. Selon le dernier recensement, les cantons formés par ces trois villes comptaient 259.000 habitants au total en 2016. D’après l’agence officielle Irna, une trentaine d’équipes de secouristes du Croissant-Rouge iranien ont été envoyées dans l’ouest de l’Iran.
Selon plusieurs médias iraniens, des centaines d’ambulances et des dizaines d’hélicoptères de l’armée ont été mobilisés pour les opérations de secours notamment dans les zones rurales. Des tentes, des couvertures, des produits alimentaires et de l’eau ont été distribuées aux population des différentes villes, qui ont passé la nuit à la belle étoile, selon les images de la télévision d?État. Dans la ville irakienne de Darbandakhan également, les autorités avaient appelé les habitants à dormir à l’extérieur des maisons par précaution.
Écoles fermées
Les écoles devaient rester fermées lundi dans plusieurs provinces iraniennes frontalières de l’Irak, notamment celle de Kermanshah, où trois jours de deuil ont été décrétés. La secousse a également été ressentie dans le sud-est de la Turquie, une région bordée par l’Iran et l’Irak, et, dans la ville de Diyarbakir, des habitants ont quitté leurs maisons au moment du tremblement de terre, mais y sont revenus peu après.
En décembre 2003, un séisme avait anéanti la ville historique de Bam en Iran, dans la province de Kerman (sud-est). Au moins 31.000 personnes avaient été tuées. En avril 2013, l’Iran avait subi à quelques jours d’intervalle deux séismes de magnitude 6,4 puis 7,7, la plus forte secousse depuis 1957 dans ce pays. Ils avaient fait une quarantaine de morts en Iran et autant au Pakistan voisin. En juin 1990, un séisme d’une magnitude de 7,4 en Iran près de la mer Caspienne (nord) avait fait 40.000 morts, plus de 300.000 blessés et 500.000 sans-abri. En quelques secondes, une superficie de 2.100 km2, comprenant 27 villes et 1.871 villages repartis sur les provinces de Ghilan et de Zandjan, avait été dévastée.