Plainte contre la TFM : La cagnotte de «Sen Petit Gallé» visée

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L’exposition des enfants à la télévision n’est pas du goût de la Maison de la pédagogie pour l’image, «Daaray Sembène» dirigée par Dr Hadja Maï Niang, enseignante-chercheur à l’université de Thiès. Lors d’un point de presse tenu hier à Thiès, elle informe qu’une plainte a été déposée mercredi, auprès du procureur, pour demander «l’arrêt définitif» de l’émission « Sen Petit Gallé », diffusée sur la Télévision Futurs Médias (TFM).

«Un détournement d’objectif»

«Daaray Sembène» Mpi – Maison de la pédagogie par l’image, et l’Ong «Fair Education» qui œuvre pour la protection des enfants contre les médias, disent vouloir prévenir les «dangers psychosociologiques» émanant de l’exploitation de l’image des enfants par la télévision.
«En 2015, l’Ong Fair Education nous a rejoints dans ce combat que nous jugeons légitime, un combat pour le peuple», confie l’universitaire qui parle de «détournement d’objectif».
«On ne peut pas prendre un enfant qui est à l’école et on fait de lui une histoire le temps des vacances, et après les vacances on lui dit : arrêtez, devenez élève normal. Ce n’est pas possible ! », a réfuté Dr Hadja Maï Niang.

«Les enfants quémandent des SMS à 350 francs»

«A l’heure où le Sénégal parle d’émergence, on met des enfants à la télé, on leur demande de chanter, moyennant des Sms. Ce n’est pas un petit nombre mais des millions et des millions d’enfants», qui sont concernés, fait constater encore Dr Niang.
Responsable de Fair Education, Modou Guèye, professeur d’anglais au lycée de Keur Madiabel dans le Nioro (centre), embouche la même trompette : «350 F par Sms, si tous les enfants du Sénégal votent et donnent 10 000 F Cfa pour assister à la finale, il faut savoir que les enfants ne se rendent pas seuls à ces manifestations, ils sont accompagnés de deux parents au moins, et chacun paye 10000 F. Cela coûte près de 50 000 F à chaque famille. Faites le calcul…», invite le professeur d’anglais.

«II y a une grosse caisse de sous derrière cette émission»

Quid des avis émis par le Comité national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) ? «Le Cnra, juridiquement, ne peut pas manifester son désaccord pour l’arrêt de l’émission», semble se résigner Dr Niang, qui se bat depuis 2011 pour l’arrêt de l’émission.
«Quand un talibé est dans la rue pour quémander…, on parle d’exploitation. Alors que quand on met des enfants à la télé et qu’on leur demande de quémander des Sms, on parle de divertissement. II y a une grosse caisse de sous derrière cette émission. Un Sms à 350 F, multiplié par 10 000, c’est 35 000 000 F Cfa. 350 F multipliés par 1 million de personnes…», une grosse machine à sous, dénonce encore Daaaray Sembene qui dit manifester, depuis 2011, «son désaccord pour une cause scientifique».

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