La grève de la faim entamée par Ousmane Sonko, pour protester contre son arrestation, continue de susciter des réactions passionnées et des débats acharnés.
Dans un geste significatif, 142 personnalités du pays, parmi lesquelles des défenseurs des Droits de l’homme, ont apposé leur signature sur une pétition exhortant le chef de l’État à libérer l’opposant incarcéré et à annuler la dissolution de son parti politique Pastef.
Cette démarche n’a pas tardé de provoquer une réplique vigoureuse de la part du pool d’avocats mandatés pour représenter les intérêts de l’État du Sénégal.
Lors d’une conférence de presse convoquée ce jeudi, ces avocats ont adressé une réponse cinglante à cette initiative et se sont évertués à rétablir les faits et les principes juridiques fondamentaux.
Le communiqué émanant de ce groupe d’avocats évoque avec fermeté les inquiétudes quant aux conséquences potentiellement graves de l’appel lancé par ce qu’ils qualifient de « coalition des défenseurs des droits humains ». Ils soulignent la préoccupation majeure que soulève ce type d’initiative, mettant en lumière les risques inhérents à une telle démarche qui, selon eux, outrepasse les limites de la loi en appelant à la « violation de ses règles fondamentales ».
Les avocats ont vivement dénoncé les « manœuvres » et la « désinformation » qui pourraient résulter de ce genre d’appel, qu’ils estiment encourager une ingérence du pouvoir Exécutif dans les prérogatives légales du juge d’instruction.
Le pool d’avocats déclare que « ces manœuvres et désinformations sont à dénoncer, car elles encouragent une immixtion du pouvoir Exécutif dans les attributions légales du juge d’instruction et lui imposent une parodie de « solutions judiciaires ».
Un rappel sans équivoque est adressé aux signataires de la pétition, les enjoignant à considérer les événements passés comme des leçons à assimiler. Les avocats de l’État du Sénégal font allusion au principe d’État de droit, pierre angulaire de la société, insistant sur son caractère inaltérable et son application uniforme à tous les citoyens.
Ils fustigent ainsi les actes qu’ils qualifient de « profanation sauvage du sanctuaire universitaire » ainsi que l’incendie criminel qui a ravagé la faculté de Droit.
Loin de se restreindre à la critique, les avocats du pool rappellent également la complexité des enjeux sous-jacents. Ils insistent sur le fait qu’indépendamment de toute considération humanitaire ou sanitaire, la notion de l’autorité, même si elle émane de la plus haute instance de l’État, ne peut se substituer aux prérogatives du procureur de la République. La demande de libération provisoire, même en dépit de l’implication du juge d’instruction, est catégoriquement qualifiée de « catastrophe juridique », d' »aberration démocratique » et de « magouille politique ».