Au Sénégal, 60 personnes en estimation sont mortes lors des manifestations, soit contre le troisième mandat de l’ex-Président Macky Sall ou contre le report de l’élection présidentielle à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale.
D’ailleurs, le collectif des victimes du défunt régime réclament un mandat d’arrêt international contre le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye pour «impunité des crimes politiques et économiques ».
Invitée de France 24, Aminata Touré a donné son point de vue sur la question. «Je suis une militante des droits de l’homme. Je considère qu’il ne peut pas y avoir de paix durable sans justice. En tout cas, il faudrait qu’on sache qui sont les responsables de ces morts de jeunes qui étaient en train de manifester. Cela, pour moi, c’est évident, mais vous savez également qu’il y a eu une loi d’amnistie qui a été votée juste avant le départ du Président Macky Sall », a-t-elle exposé.
Elle ajoute : «À l’époque, je m’y étais opposée, mais je considère qu’il faut éclaircir tout ce qui s’est passé durant ces événements sanglants et que les responsables aillent en justice ».
Également l’ex-présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) a rappelé, tout de même, que dans plusieurs pays, des Chefs d’États ont été traduits en justice pour qu’ils répondent de leurs actes.
« On l’a vu dans plusieurs pays, comme au Chili avec Pinochet. Ici, à côté de chez nous, l’ancien Président Moussa Dadis Camara fait face à la justice, justement, pour des exactions et des manifestations sanglantes. Le Sénégal ne devrait pas faire exception. Je considère que ces morts, ces blessés, tous ces jeunes injustement emprisonnés ont droit à la justice», a insisté l’ancienne ministre de la Justice sous Macky Sall.