La croissance en Afrique subsaharienne a continué à ralentir au début de l’année en raison de divers problèmes propres à chaque pays et de l’aggravation des perturbations économiques extérieures. Les reprises après les chocs économiques et climatiques antérieurs, déjà fragiles et incomplètes dans de nombreux pays, ont été freinées par la persistance d’une inflation élevée, un nouveau resserrement des conditions financières mondiales, un durcissement des politiques intérieures et une flambée de violence et de troubles sociaux dans certains pays. L’inflation galopante a aggravé les difficultés économiques des pauvres et a fortement accru l’insécurité alimentaire.
Ainsi, l’Afrique subsaharienne a entamé cette année avec 35 millions de personnes supplémentaires en situation d’insécurité alimentaire aiguë par rapport au début de l’année 2022. Dans plusieurs pays, en particulier dans ceux à revenu faible de la région en situation de fragilité et de conflit, des sécheresses prolongées et des conflits armés ont aggravé ces effets. Si l’inflation globale s’est récemment atténuée, la hausse annuelle des prix des denrées alimentaires est toujours à deux chiffres dans près de 70 % des pays, en raison des coûts plus élevés des intrants agricoles, des dépréciations monétaires et de nouvelles difficultés d’approvisionnement dues aux violences intercommunautaires et aux effets délétères du changement climatique.
Cependant, au Sénégal, un rebond de 9,9% est envisagé en 2024. Les perspectives, selon la Banque mondiale, demeurent favorables notamment avec l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz. Il est vrai que les vulnérabilités sont réelles, mais la croissance devrait prendre un nouvel envol en 2023. La croissance économique devrait s’établir à 4,7% contre 8% dans les précédentes prévisions. Cette évolution reflète à la fois l’impact négatif du resserrement de la politique monétaire de l’UEMOA sur la demande, le ralentissement de la croissance sur les marchés mondiaux mais également les retards sur le démarrage de l’exploitation des hydrocarbures, attendue en 2024.