Selon un rapport de la Banque Mondiale, la sous qualification des travailleurs serait une donnée largement partagée sur le Continent africain. Pour ce qui concerne notre pays, le Senegal, le Directeur Général de l’Office National de la Formation Professionnelle (ONFP), cité dans la presse, révèle que » le taux de qualification des travailleurs est de 6 %. Ce qui serait insuffisant pour atteindre l’émergence en 2035. «Il faut des compétences des travailleurs pour avoir la croissance» poursuit-il. C’est là une voix autorisée s’il en est! Mais qui l’a entendue?
Ces constats faits, quelles réponses y apportent les autorités en charge du pays? Le cas échéant, quels remèdes y apporteraient les personnes aspirant à les remplacer aux affaires? Nous restons à l’écoute !
Cela nous rappelle que les hommes politiques n’ont, justement, pour mission que celle de trouver des solutions aux problèmes, multiples et multiformes, du pays. L’activité Politique n’a pas pour but exclusif la conquête et la conservation du Pouvoir. Elle a pour objet la conduite des affaires d’une Nation du pire vers le meilleur. Hélas, sous nos tropiques, la politique est devenue une activité essentiellement…lucrative. Et, de pire en pire, elle constitue un raccourci vers la jouissance familiale, partisane et clanique, des biens communs à toute une Nation. C’est ainsi que, l’essentiel des intelligences et des énergies politiciennes sont tournées vers les réformes institutionnelles et la mise en place de systèmes électoraux pour faciliter, ou…compliquer, les mécanismes de conquête et/ ou de transmission des pouvoirs. Au fond, la politique est devenue un facteur aggravant du sous-développement ! Au demeurant, les populations en ont, et de plus en plus, une conscience aiguë.
Revenons à quelques questions simples, communes à toutes les élites politiques africaines. Nous les adressons, en priorité, aux élites de notre sous-région ouest-africaine.
Est-il acceptable qu’il y ait des chômeurs dans nos pays où TOUT est à construire?
Comment, dès lors, former des armées de bâtisseurs pour résorber notre gap en terme d’infrastructures et de services?
Quel système éducatif intégré devenons-nous mettre en place pour aller vers la satisfaction de ces impératifs?
Quels sont les besoins du marché de l’emploi dans notre sous-région pour dessiner les perspectives d’employabilité, dans les 25 prochaines années et y préparer, dès à présent, les nouveaux-nés d’aujourd’hui?
Notre économie, dans tous les secteurs, est-elle orientée, en priorité vers la satisfaction de nos besoins internes? Sinon que faire pour nous réajuster?
J’ai vainement cherché, dans l’abondante parole de nos hommes politiques, des réponses satisfaisantes à ces questions. Il se peut que je n’ai pas eu accès aux bonnes sources. Je serai heureux d’en disposer.
Cela pour dire que l’espace de prise de parole public a besoin d’être assaini et normé. La diffusion de paroles, indigentes et insensées, doit céder le pas à un espace de dialogue constructif. Pas seulement pour un dialogue Politique! Mais nous devons œuvrer à la création des conditions optimales pour l’avènement d’un discours, porteur de sens et d’espoir, pour les générations à venir. Ne voyez-vous pas que la jeunesse africaine se raccroche, comme à des bouées de sauvetage, au souvenir de héros…panafricains (!) morts ou assassinés?
Toute cette réflexion m’est venue en pensant en ce mois à Thomas Sankara… À la Révolution mentale qu’il a déclenchée et dont les graines poussent! Inéluctablement …
Et c’est, encore une fois l’occasion de lui redire notre profond respect… Plusieurs années après son lâche assassinat, il parvient toujours à nous faire oublier que Blaise est encore vivant… En vérité, il est des « vies » qui ne valent même pas d’être vécues! Pensez-y! O survivants! Inversement, il est des morts qui valent plusieurs milliers de vies!
» La Patrie ou la mort, nous vaincrons! » nous disait Thomas!
Gongaa ! Sankara maayata! *
Comprenne qui pourrra!
Amadou Tidiane WONE
* « parole véridique! Sankara ne mourra jamais »
En pulaar.