Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du centre a dressé, ce mardi 11 avril, son rapport annuel sur l’utilisation de la peine de mort en 2016. Ce rapport porte sur l’utilisation judiciaire de la peine de mort pour la période allant de janvier à décembre 2016.
L’Afrique Subsaharienne a fait des efforts considérables, de même que les Etats-Unis, laissant la mauvaise place à la Chine qui exécute davantage de condamnés que tous les autres pays combinés
Ce rapport indique qu’au moins 1 032 personnes ont été exécutées dans 23 pays en 2016, soit 37 % de moins qu’en 2015 (1 634). En excluant la Chine, qui a exécuté plus de personnes que le reste du monde combiné, 87% de toutes les exécutions ont eu lieu en Iran, en Arabie Saoudite, en Irak et au Pakistan.
En outre, Amnesty International a enregistré 3 117 peines de mort dans 55 pays en 2016, soit une augmentation significative par rapport au chiffre de 2015.
En Afrique Subsaharienne, le nombre d’exécutions enregistrées a diminué d’environ 48%. 22 exécutions ont été enregistrées en 2016 contre 43 en 2015. Deux (2) pays de la région ont aboli la peine de mort : le Bénin et la Guinée. « Le rythme de l’abolition en Afrique Subsaharienne a été régulier et prometteur », s’est réjouie Samira Daoud, Directrice Régionale Adjointe de l’organisation. Avant d’attirer l’attention sur un pays, le Cameroun, où les autorités continuent à recourir à la peine de mort durant les procès des personnes suspectées d’appartenir au groupe armée Boko Haram.
« En 2016, au moins 160 condamnations à la peine capitale ont été prononcées par des tribunaux militaires dans la ville de Maroua, dans l’extrême Nord du pays », précise-t-elle.
D’après les informations dont dispose Amnesty International, des condamnés à mort ont vu leur peine commuée ou ont bénéficié d’une grâce dans 28 pays en 2016. « Au moins 60 condamnés à mort ont été innocentés dans neuf (9) pays en 2016 : Bangladesh (4), Chine (5), Mauritanie (1), Nigéria (32), Soudan (9), Taiwan (1), et Viet-Naw (2) », détaille Alioune Tine, Directeur du bureau régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et du centre.
La Chine a le pire des rôles en exécutant chaque année davantage de condamnés que tous les autres pays combinés. Amnesty International a trouvé dans des articles publiés par des médias des informations faisant état de 931 exécutions de condamnés entre 2014 et 2016. Ce qui ne représente, selon Alioune Tine qu’« une fraction du nombre total d’exécutions en Chine, mais 85 d’entre elles seulement figurent dans la base de données ».
Pour la première fois depuis 2006, les Etats-Unis ne font pas partie des cinq pays ayant exécuté le plus grand nombre de condamnés. Le nombres d’exécutions (20) recensées en 2016 est le plus faible enregistré depuis 1991, et il est moitié moins élevé que celui de 1996, et presque cinq fois plus faible que celui de 1999.
Par conséquent, précise l’organisation, « les chiffres d’Amnesty International relatifs à la peine de mort sont des estimations à minima, à quelques exceptions près seulement ». Ce qui veut dire que ces chiffres sont probablement en deçà de la réalité.