Les cadres du Parti démocratique sénégalais, à l’issue de leur dernière réunion, vont entamer une tournée pour marquer l’anniversaire du premier congrès des Sopistes tenu les 30, 31 janvier et 1er février 1976 à Kaolack. Pour mémoire, c’était à l’occasion de ce congrès historique que le programme fondamental du parti avait été adopté. Pour cette année, un conclave est prévu à Thiès du 1er au 3 février. Les intellectuels du Pds vont profiter de ces retrouvailles pour dévoiler des pans entiers du retour, ainsi programmé, de Karim Wade.
A cet égard, nos sources sont formelles : l’ancien président de la République, qui est plus que jamais à la tête du combat pour « la libération totale » de son fils, a lancé un mot d’ordre dans ce sens. « Me Wade nous a dernièrement reçus. Il maintient que le parti n’a qu’un seul candidat qui demeure Karim Wade. Il n’y a pas de plan B. Pour illustrer ses propos, Wade a rappelé que du temps où il était dans l’opposition face à Abdou Diouf, il était souvent privé de ses droits et que s’il y a eu alternance en 2000, c’est parce qu’il avait refusé de croiser les bras pour laisser le Ps dérouler. Le Sénégal, selon Wade, doit dépasser le stade où on profite de l’appareil d’Etat pour écarter un adversaire politique», renseigne notre interlocuteur.
Toute la question est maintenant de savoir si tous les cadres libéraux vont assister à cette rencontre de Thiès. En effet, la Fédération nationale des cadres libéraux, qui traverse sa plus profonde crise depuis celle de 1998, marquée par le départ de Cheikh Tidiane Touré et la mise sur orbite d’un certain Macky Sall, risque une nouvelle partition. Comme l’a révélé notre confrère l’As, la réunion de ce jeudi a été perturbée par des échanges de propos aigres-doux entre « loyalistes », conduits par Cheikh Seck et un camp dirigé par Abdou Aziz Diop. Si la médiation de Doudou Wade a permis de signer une trêve, le conflit est loin de connaitre son épilogue.
Dakaractu a appris que même pour les réunions de l’instance, les convocations font l’objet de rivalités entre le président Cheikh Seck et le nommé Abdoulaye Bâ Nguer qui dirige l’administration. Ce proche de Abdou Aziz Diop serait le cheval de Troie de Omar Sarr pour déstabiliser les karimistes par le biais d’une polémique entretenue autour du règlement intérieur. Le responsable du parti à Dagana, frustré par l’intronisation de Madické Niang comme numéro 2 par Wade, n’attendrait que les développements de ce conflit pour, à visage découvert, sonner la révolte. En clair, la guerre froide, qui oppose Wade-fils à d’autres pontes libéraux, va se transmuer en guerre ouverte.
« Du Qatar où il se trouve, Karim Wade est bien placé pour savoir qui sont ceux qui rencontrent nuitamment Macky Sall. C’est lui -même qui nous livre les noms des traîtres », révèle notre gorge profonde.
Dakaractu