Dakar, capitale mondiale de l’éducation. Ce 2 février, c’est dans la mégapole sénégalaise qu’Emmanuel Macron s’est arrêté pour coprésider, avec le président Macky Sall, la conférence de «reconstitution des fonds» du Partenariat mondial pour l’éducation (PME).
Une dizaine de chefs d’État africains sont également présents ainsi que son ambassadrice, la chanteuse Rihanna (Ndlr : que nous n’avons pas en vue vue CICAD) pour promouvoir le fonds. L’objectif de l’événement : recueillir pour la période 2018-2020 plus que les deux milliards d’euros réunis il y a trois ans, lors de la précédente campagne du PME.
1. Un partenariat multiacteurs
Crée en 2002, le PME est une plateforme de financement multi-partenaires. La constitution du fonds de l’organisation est depuis 2003 assurée par des pays donateurs. Au nombre de 21, ils sont également appuyés par la Commission européenne qui a annoncé en décembre 2017 une contribution de 287,5 millions d’euros pour la période 2018-2020. Des organisations internationales, des membres du secteur privé ainsi que des fonds philanthropiques complètent la liste des contributeurs. Les fonds versés par tous ces partenaires permettent au PME de collaborer avec 65 pays en développement, dont 39 africains.
2. La mission du PME : la scolarisation des enfants
Le défi affiché du PME : « augmenter de façon significative le nombre d’enfants scolarisés engagés dans un apprentissage efficace ». L’organisation s’attaque donc à une problématique de grande envergure. En 2015, 264 millions de jeunes étaient non scolarisés, dont 61 millions en âge de fréquenter le cycle primaire. Plus de la moitié viennent d’Afrique subsaharienne. Un fléau mondial, mais indissociable du développement humain, au même titre que la santé. Cette année, l’accent sera mis sur la scolarisation des petites filles, les premières touchées par ce constat. D’après des chiffres de l’Institut de statistiques de l’Unesco (ISU), 15 millions de filles en âge d’aller à l’école primaire n’en auront pas la possibilité, contre 10 millions de garçons. Sur ces 15 millions, 9 millions vivent en Afrique subsaharienne.
3. Construire des politiques d’éducation
Pour faire baisser ces chiffres – et en dehors de la mobilisation de financements de bailleurs publics et privés –, le PME axe sa stratégie sur un point : l’adoption de normes pour la planification et l’élaboration de politique d’éducation. En d’autres termes, il pousse les gouvernements des pays en développement partenaires à augmenter leur budget alloué à l’éducation. Le portefeuille des dépenses publiques doit atteindre la barre symbolique des 20 % si le pays veut pouvoir bénéficier des fonds du PME.
Si les pays partenaires se chargent de la réalisation des objectifs sur le terrain, le PME, lui, établit une analyse précise des besoins et s’attache à renforcer les capacités techniques. L’organisation s’attache, par exemple, à vérifier si les écoles d’un pays partenaire sont en nombre suffisant, s’il y a assez de manuels ou d’enseignants. Si ça n’est pas le cas, elle en informera le pays en question et, dans une coopération qu’elle souhaite mutuelle, établira une feuille de route pour remédier techniquement à cette situation.
4. Les résultats
Une stratégie qui a porté ses fruits. Entre 2014 et 2015, 78 % des pays partenaires ont maintenu leur budget de l’éducation à un minimum de 20 % de leurs dépenses publiques, certains l’ont même augmenté, selon le rapport annuel 2015-2016. Le Sénégal y a, par exemple, alloué 24 % de son budget. Des progrès qui se répercutent sur les chiffres de la scolarisation des enfants. En 2015, 76 % des enfants achèvent le cycle de l’école primaire dans les pays partenaires, contre 63 % en 2002. Le nombre d’enfants scolarisés a ainsi chuté de 110 millions, passant de 374 millions en 2000 à 264 millions en 2015.