Le fossé ne cesse de se creuser entre la direction du Pds et certaines figures du parti qui se considèrent comme des « militants authentiques » injustement mis à l’écart. Ces derniers ont profité de l’étape de Bambey, dans le cadre de la tournée nationale des libéraux, pour tirer à boulets rouges sur le coordonnateur de leur formation, Oumar Sarr. Leur cible privilégiée.
Pape Samba Mboup était à la tête des frondeurs. Il animait une conférence de presse aux côtés de Farba Senghor, Mouhamed Lamine Mansaly et Ibrahima Condetto Niang, notamment. Se démarquant du rassemblement organisé le même jour à l’honneur d’Oumar Sarr et sa délégation.
L’ex-chef de cabinet de Wade a commencé par railler « l’impopularité » du maire de Dagana. Lequel, selon lui, peut « marcher dans les rues de Kaolack sans être remarqué ». Pape Samba Mboup a embrayé sur leur légitimité au sein du Pds. Soulignant leur appartenance de la caste des militants de la « première heure », « contrairement à certains d’entre eux qui viennent d’autres partis ».
S’en prenant aux « Karimistes », il demande : « Pourquoi n’ont-ils pas libéré Karim ? Nous, nous avons libéré Abdoulaye Wade. En 88, lorsque Wade a été arrêté, c’est nous qui l’avons libéré. »
Pape Samba Mboup ne cesse de le marteler, la candidature de Karim Wade pour la prochaine présidentielle est une chimère. Hier, à Bambey, il a réaffirmé la même position non sans accuser la direction actuelle du Pds de tenter de faire croire le contraire aux militants en vue de ramasser la mise au bout du compte.
« Ils sont convaincus que le plan B est inévitable, croit-il savoir. Ils sont en train de jouer pour eux. Et nous, les “’authentiques”’, ils sont en train de nous écarter. Aucun d’entre nous ne fait partie de cette tournée. »
Pape Samba Mboup a conclu qu’Oumar Sarr et cie « n’aiment » ni Abdoulaye Wade ni son fils, Karim. Comme preuve, il souligne qu’à la place de la direction du Pds, c’est l’ancien chef de l’État lui-même qui a financé la tournée nationale. Pourtant, signale-t-il, « certains parmi eux sont assis sur des matelas d’argent ».
À la suite de Pape Samba Mboup, Mouhamed Lamine Massaly a pris la parole pour accuser l’actuelle direction du Pds de fricoter avec le pouvoir. Il dit : « Nous avons été emprisonnés, nos foyers se sont brisés. Nous n’accepterons pas que le Pds soit vendu. Quand Macky allait à Bokhol pour l’inauguration de la centrale solaire, nous connaissons ceux à qui il a remis de l’argent. Nous connaissons ceux qui s’enturbannent pour aller nuitamment le rencontrer. »
(Source : Les Échos)