Pape Diouf sur la deuxième défaite consécutive des Lions : « On ne peut pas reprocher à Cissé de chercher la solution idéale »

PapedioufPrésident, après deux défaites d’affilée, n’y-a-t-il pas matière à s’inquiéter pour Aliou Cissé ?
Je ne suis pas alarmiste du tout. De toutes les façons, la rencontre face à l’Algérie était un match de préparation. Qui dit match de préparation, dit forcément essayage, approximation, recherche. On ne peut pas tomber sur quelque chose d’idéal. Moi, je n’ai pas du tout de crainte particulière parce que le Sénégal a perdu deux matches consécutifs. Il y a d’autant moins de raison de s’inquiéter qu’en matches officiels, le Sénégal a toujours gagné jusque-là.

En 6 matches, Aliou Cissé a sélectionné 40 joueurs et en a aligné 36. N’est-ce pas qu’il se cherche toujours ?
À ce moment, on ne peut pas reprocher à Aliou Cissé de chercher la solution idoine et idéale. Ce n’est pas possible. Cela montre tout simplement qu’il n’y a pas de vérité catégorique en football. Vous savez, chercher, et toujours chercher fait aussi partie des démarches.

Mais trouver au moins son ossature serait-plutôt idéal non ?
Vous pensez que s’il avait trouvé une ossature, il ne la garderait pas ? Je suis sûr qu’il la garderait. Mais, s’il n’a pas encore d’ossature comme vous le dites, il est normal qu’il soit encore dans cette phase expérimentale et de recherche. Cela ne l’empêche pas d’obtenir les résultats escomptés.

Aujourd’hui, l’éternel débat sur le manque de fond de jeu d’Aliou Cissé refait encore une fois surface. Qu’en pensez-vous ?

(Agacé). Le fond de jeu est un vocable. (Il se répète). C’est une coquille vide qu’on veut agiter quand on n’a pas forcément des idées à mettre en place. Moi, je ne tomberai pas dans ce débat de fond de jeu. Je pense que la réalité se trouve au niveau des résultats. Et pour le moment, des résultats officiels, on voit que le Sénégal est bien parti. Si pour certains, le fond de jeu c’est se passer et se repasser le ballon à dix ou à onze, ce n’est pas ça le vrai fond de jeu. Le vrai fond de jeu, c’est d’abord une adhésion à une philosophie collective.

Le Sénégal effectuera un long déplacement à Antananarivo pour faire face à Madagascar, en préliminaires de la Coupe du monde. Que nécessite ce voyage ?
Evidemment, ce voyage nécessite la mise en place d’une certaine logistique parce que Madagascar, ce n’est pas la porte d’à côté. Il faut se projeter d’ores et déjà sur ce voyage-là, d’autant que ce n’est pas un pays qui nous est familier au niveau des rencontres. Donc, je pense qu’il faut essayer de savoir de quoi ça retourne. Et ça sera une bonne idée d’anticiper sur d’éventuels couacs.

Quelles appréciations faites-vous du début de saison des joueurs sénégalais d’Europe ?
Je pense qu’à ce niveau-là tout le monde ne peut pas avoir le même rendement. Mais, au jour d’aujourd’hui, il faut dire que les uns et les autres tentent de gagner leurs places ou tentent de la préserver. Grosso modo, je pense qu’ils font un début de saison satisfaisant.

Pourquoi l’Angleterre est-elle devenue une destination privilégiée par les footballeurs sénégalais ?
L’Angleterre est une destination lucrative par rapport à la destination française. Il ne faut pas oublier que la plupart d’entre eux sont des professionnels et qu’à ce titre, ce sont des garçons qui doivent vraiment assurer l’après football. Alors, avoir la possibilité aujourd’hui de gagner plus d’argent ne relève pas du tout de l’innocence, au contraire, c’est une bonne chose. La destination anglaise n’est pas celle des seuls Sénégalais. C’est le football le plus riche d’Europe aujourd’hui et il attire tous ceux qui ont envie, sur le plan financier, d’assurer leur avenir.

Sportivement, que gagnent les Sénégalais en allant en Premier League ?

Avant de se demander s’ils ont leur mot à dire, il faut d’abord savoir que si les Anglais les prennent, c’est que forcément ce sont des garçons qui ont les qualités requises pour jouer dans leur championnat. Après, il leur revient de rentrer dans les compétitions au niveau de leurs clubs et trouver leur place naturellement. Mais, au départ, ils n’ont pas imposé leurs recrutements aux dirigeants anglais, mais ce sont ces derniers qui sont venus les chercher en voyant en eux des qualités intrinsèques.
Stades

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